La formation politique du "Courant Démocrate" exhorte les forces nationales et sociales à unifier leurs rangs et à se consulter pour déterminer les mesures à prendre pour faire front aux politiques gouvernementales.
Le parti du "Courant Démocrate" en Tunisie a appelé mercredi le gouvernement à revenir immédiatement sur l'augmentation décidée des prix de certains produits de base, mettant en garde contre "les répercussions de cette décision sur la paix sociale".
La formation politique (22 sièges sur 217) a déclaré, dans un communiqué, que "la situation économique difficile nécessite une véritable révision du plan de développement. Les classes pauvres et moyennes ne devraient pas supporter, seules, cette augmentation, affirmant que la classe aisée devrait également être concernée par ces nouvelles mesures.
Le "Courant Démocrate" a appelé le gouvernement à "lutter contre l'économie rentière, l'évasion fiscale, à réformer le système fiscal, intensifier le contrôle des marchés publics, surveiller les circuits de production et de distribution pour ajuster les prix et mettre fin au pouvoir des lobbies du monopole et de la corruption".
"Se libérer de l'influence des lobbies et des puissances de la corruption ainsi que des contrats "suspects" avec le Fonds monétaire international (FMI), est le seul moyen pour faire sortir le pays de sa crise actuelle et d'assurer la souveraineté de la décision nationale, dans le cadre d'un véritable projet national", a estimé le "Courant Démocrate".
Il a également appelé "les forces nationales et sociales à unifier leurs rangs et à se consulter pour déterminer des mesures concrètes afin de faire face aux politiques de la coalition au pouvoir" qui, selon lui, "sont ultralibérales".
Le gouvernement de Hichem Méchichi bénéficie du soutien du mouvement "Ennahdha" (54 députés), "Qalb Tounes" (29), la "Coalition Al-Karama" (18), le Bloc "de la Réforme" (18) et le Bloc "Al-Watania" (9), en plus des députés indépendants.
Mardi, le gouvernement a augmenté le prix du kilogramme de sucre (en vrac), à 1,4 dinars (0,5 $), contre 1,150 dinars auparavant (0,42 $), soit une augmentation 250 millimes. Les autorités ont également augmenté, il y a quelques jours, les tarifs du transport public, ainsi que ceux de l'eau potable, et il est prévu qu'au cours de ce mois, les prix des carburants seront à leur tour revus à la hausse.
Dans son programme économique présenté aux représentants du FMI, le gouvernement tunisien a annoncé son intention de lever progressivement les subventions sur les produits alimentaires de base et de l'orienter vers les ayants droit.
Dans une déclaration à l'Agence Anadolu, la directrice générale de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère tunisien du Commerce, Fadhila Rabhi, a déclaré mercredi que "l'ajustement du prix du sucre vient à la suite d'une décision prise par le Conseil des ministres lors d'une réunion tenue le 26 mai".
Il s'agit de la deuxième augmentation depuis le début de cette année, alors que le gouvernement avait déjà annoncé une majoration des prix en janvier 2021 de 100 millimes (0,036 $).
Dans ce même contexte, la responsable tunisienne a affirmé que le sucre est toujours subventionné malgré la nouvelle majoration, soulignant que l'Office tunisien du commerce enregistre une perte de 180 millimes (0,065 $) par kilogramme, alors que son coût réel est estimé à 1,580 dinars (0,560 $).
Depuis le 18 mai dernier, le gouvernement négocie avec le FMI pour obtenir un nouveau prêt, compte tenu d'une situation économique fragile, aggravée par les répercussions de la pandémie de la Covid-19.
Source : AA