La Tunisie, comme d'autres pays, célèbre la fête des mères le dernier dimanche du mois de mai.
De tous les temps et en tous lieux, les dates et les traditions varient, certes, mais la fête des mères est célébrée, dès l'Antiquité, pour rendre hommage à celle qui nous a offert la vie.
En Tunisie, la date de la fête des mères, n'est pas célébrée au même jour choisi par plusieurs pays à l’international. Si les mamans sont fêtées en mars, dans plusieurs pays, dans d'autres contrées, la fête a lieu le deuxième dimanche du mois de mai, qui correspond cette année au 9 mai, dans plusieurs pays comme la Turquie, la Belgique, la Suisse ou encore l'Espagne.
A cette occasion, les enfants offrent un beau poème, une jolie carte de vœux ou une fleur à leurs mamans, cependant, d'une année à l'autre, les idées de cadeaux sont de plus en plus créatifs.
Des guirlandes de roses, des cœurs géants en papier suspendus, des roses géantes en paillettes et des vitrines lumineuses, plusieurs commerces se relookent ainsi, en ce dimanche dédié aux mamans.
Les fleuristes proposent toutes sortes de magnifiques bouquets explosant de formes et de couleurs, les chocolatiers préparant des petits délices ravivant les papilles, les parfumeries offrent une large gamme de fragrances réveillant les sens olfactifs.
Des mamans tunisiennes et étrangères résidentes en Tunisie ont confié, via leurs témoignages, avec l'Agence Anadolu, ce qu'elles attendent réellement de leurs enfants.
Costumière de cinéma, binoclarde aux cheveux blonds, brillants et bouclés, Randa une jeune maman de 35 ans, qui vient d'accoucher, le 3 avril dernier, de son premier bébé, sa fille Lyne, extériorise ses attentes "je voudrais que ma fille soit quelqu'un de bien, ayant des principes, qu'elle soit responsable et libre de faire ses propres choix sans avoir à faire du mal aux autres. J'attends qu'elle soit simplement heureuse".
Dentiste à la retraite, Nadia, une grand-mère Algérienne, qui a eu ces trois enfants à Tunis, où elle est, principalement, venue pour terminer ses études en médecine dentaire, exprime que le vrai bonheur pour elle est " de les voir en bonne santé, heureux tout en suivant la voie de Dieu".
Avec ses longs cheveux ondulés, sa grande taille avec une silhouette harmonieuse, Fida, mère de deux filles Dahlia 13 ans et Linda 8 ans, souhaite que ces filles réussissent dans leur étude et qu'elles soient toujours proches d'elle "j'attends de mes filles qu'elles soient de bonnes personnes, bien éduquées, de s'aimer l'une l'autre et d'aimer leur prochain, d'être fortes et indépendantes, de bien travailler à l'école pour pouvoir être épanouie dans le futur et enfin qu'elles soient toujours proches de leur famille même après avoir pris leurs envols".
L'instinct maternel; des moments forts en émotions entre grands sourires et larmes de nostalgie.
La maman de Lyne nous fait part de ses premières semaines de maternité "très émouvantes et stressantes à la fois. Les réveils nocturnes sont un peu fatigants, mais on découvre notre capacité d'être responsable dès que le bébé commence à pleurer".
"Les moments de complicité pendant l'allaitement et quand elle me sourit", confie la maman de Lyne, avec beaucoup d'émotions, en se remémorant ce qui l'a particulièrement touchée en devenant maman.
Ce sentiment est également partagé par la maman de Salma qui aura 17 mois le 2 juin prochain "le sentiment d'avoir son bébé dans les bras et sentir son odeur, son regard quand je l'allaitais" s'exprime Sarra, biologiste de 32 ans, avec un grand sourire, qui fait apparaître ses fossettes.
Cette jeune maman aux cheveux bruns, qui vit actuellement à Oran, en Algérie, où elle est partie rejoindre son mari, et fonder sa petite famille, affirme que sa vie n'est plus la même depuis qu'elle est devenue mère. "Avant ma fille j'étais une personne et maintenant je suis une autre personne, c'est fou à quel point la maternité nous change", confie-t-elle.
La maman de Dahlia et Linda confirme aussi que le voyage vers maternité est un billet aller sans retour, "L'arrivée d'un premier bébé change complètement notre vie, on n'est plus décideur de notre quotidien, on s'oublie, notre corps change, on ne se reconnaît plus, toute notre attention est focalisée sur ce petit être, qui prend toute la place dans notre vie et au même moment on apprend à être maman, de nouveaux réflexes apparaissent, de nouveaux sens, un nouvel amour inconditionnel, un bonheur inexplicable", explique l'ancienne responsable universitaire avec beaucoup d’émotion.
Du même avis, Clarisse, une maman ivoirienne, qui réside en Tunisie, a eu sa fille à l'âge de 16 ans. Elle réaffirme qu'une fois mère, la vie d'une femme change "je n'étais pas trop responsable comme maintenant, quand j'ai entendu les premiers cris de mon bébé, c'est à ce moment-là que je me suis vraiment rendue compte que je suis devenue maman".
Autrefois enseignante bénévole dans une agence dans le domaine de l'accident du travail en Côte d'Ivoire, cette mère trentenaire est venue en Tunisie pour travailler comme aide-ménagère, afin de subvenir aux besoins de sa fille et lui offrir de meilleures conditions de vie.
Ses grands yeux noirs se remplissent de larmes, quand Clarisse révèle qu'elle n'a pas vu sa fille de 14 ans depuis son départ. "Je souhaite pour ma fille une vie meilleure, je prie pour qu'elle n'endure pas ce que j'ai vécu, je voudrais être à ses côtés le premier jour de sa puberté, on communique sur WhatsApp, mais je l'ai vue, pour la dernière fois, le 1er avril 2019, le jour de mon départ de la côte d'ivoire", ajoute-t-elle.
Cependant, la grand-mère Nadia dévoile qu'il existe bien un sentiment plus fort que la maternité, celui d’ "être mamie. Le bonheur est encore plus fort".
Au visage doux, dégageant de la bonté et beaucoup de quiétude, Nadia ajoute "le jour où j'ai pris ma petite fille dans mes bras, j'étais comme au paradis, il n'y a rien de plus émouvant".
Que du bonheur
Tous ces moments empreints de toutes sortes d'émotions, que les mamans ont vécus, ont été épicés, voire aromatisés, par des anecdotes, "mon mari et moi n'avons pas osé enlever les moufles à notre bébé, parce qu'on avait peur de lui couper les ongles", raconte Randa, la maman d'une fille qui a à peine deux mois.
Avec un petit sourire dessiné au coin des lèvres, et un regard distrait, comme si elle revivait le moment, Fida conte "les premiers jours après mon accouchement, j'étais tout le temps en stress et en panique. Quand mon bébé dormait, je passais toute la nuit à contrôler sa respiration en mettant mon doigt sous son nez, pour être sûre qu'elle respirait".
A quelque mille kilomètres de Tunis, dans sa ville d’Oran, Sarra revit cette anecdote amusante de sa fille âgée à peine de 17 mois, qui déambule encore en marchant, et raconte avec beaucoup d'enthousiasme "habituée à voir son père prendre le tapis de prière et partir à la mosquée lors du mois de ramadan, un soir, elle faisait signe à son papa qui était sur le point de sortir pour attendre avant qu'elle aille chercher le tapis pour le donner à son père en lui faisant un bisou".
Cela étant pour les mères, le 3e dimanche du mois de juin, place aux pères de célébrer leur journée, une fête qui est en réalité, assez récente, mais qui devient de plus en plus coutumière, un grand barbecue en famille, faire du sport à plusieurs et tant d'autres cadeaux ont été personnalisés en l'honneur des papas.
Source : AA