Tunisie. « Dictature constitutionnelle » : Ennahda appelle à ouvrir une enquête

Le mouvement Ennahdha a exprimé sa ferme condamnation du « document fuité » de la Présidence de la République, considérant qu’il comprend des plans et des orientations visant à perturber les institutions de l’État et à saper la transition démocratique.

Le parti islamiste a également estimé que ce qui rend ce document encore plus dangereux c’est qu’il est cohérent avec les discours de « parties opposées au processus démocratique et œuvrant à brouiller la situation générale dans le pays ».

Dans ce contexte, Ennahdha a appelé toutes les organisations nationales, les partis, les militants de la société civile et tous les démocrates à former un front national pour défendre la voie démocratique, les droits et libertés, et à se tenir les coudes contre tous les scénarios de retour en arrière, qui mettent en danger les gains de la révolution dans tous les domaines.

Le site indépendant britannique « Middle East Eye » avait évoqué, dans son édition de dimanche 23 mai 2021, l’instauration d’un présumé coup d’Etat orchestré par la présidence de la République contre le gouvernement de Hichem Mechichi.

Ce document, qui aurait fuité du bureau de la cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha, prévoit l’activation de l’Article 80 de la Constitution qui, en cas d’urgence nationale, donnerait au président de la République le contrôle total de l’État.

Selon ce plan le président Kais Saied serait amené à convoquer une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité et déclarerait alors une « dictature constitutionnelle ». « Middle East Eye » va plus loin en indiquant que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi et le président du Parlement, Rached Ghannouchi, ne seraient pas autorisés à quitter le palais de Carthage.

« Middle East Eye » évoque également l’arrestation de hauts responsables politiques à l’instar de Noureddine Bhiri, Rafik Abdessalem, Abdelkrim Harouni, ou Sofiene Toubel ainsi que des hommes d’affaires.

Des accusations démenties par le conseiller diplomatique du président de la République, Walid Hajjem, qui a qualifié le document en question de pièce de théâtre mal réalisée.

Source : Webdo

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