Algérie. La valeur des biens en chute continue : Le marché de l’immobilier en crise

Le marché de l’immobilier en Algérie est dans l’incertitude. Malgré la baisse des prix, les transactions peinent à se conclure.

En effet, depuis plusieurs mois, le marché de l’immobilier connaît une forte instabilité. Selon des agents immobiliers, le secteur continue à résister grâce à quelques transactions, essentiellement des locations. Selon des experts du secteur, les transactions immobilières ont chuté de 15 à 30%.

Même chiffre applicable aux prix de ce type d’opérations de cession de propriété. «Un F3 dans la région est de la capitale a vu son prix baisser de 15 à 13 millions de dinars. Malgré cette baisse de prix, les ventes restent difficiles. L’impact de la crise économique est très palpable», soutient le gérant d’une agence immobilière à Alger.

Il souligne que cette situation a moins affecté les régions du centre et de l’ouest de la capitale, qui restent «appréciées», notamment pour leur «proximité» des rues commerçantes et des moyens de transport. «Ce qui a impacté aussi la conclusion des opérations de vente est l’augmentation des taxes sur les revenus des ventes. Elle est passée de 15 à 25%. Les vendeurs d’immobiliers aujourd’hui vont vers la donation pour contourner cette hausse», relève notre interlocuteur.

Pour ce qui est de la location, la situation est plutôt stable. Un agent immobilier de la capitale estime que cette partie du marché a connu une «stagnation» des prix et de l’offre. La demande reste toutefois limitée, étant donné que les prix sont depuis plusieurs années au-dessus de la capacité des petites bourses. 

Une reprise en été ?

La location d’un simple F3 de 50 m² à Dély Ibrahim, à l’ouest de la capitale, n’est pas en dessous de 40 000 DA. Pour le même nombre de pièces et quelques mètres en plus, le prix est de 30 000 DA à Bouzaréah, commune moins cotée que Dély Ibrahim.

A Kouba, un F3 de 75 m² est loué à 65 000 DA par mois avec une avance de 2 années. Au cœur de la capitale, les prix sont inimaginables, surtout si les appartements sont meublés. Généralement, ces derniers sont loués à la nuitée, qui dépasse parfois les 10 000 DA.

Pour notre agent immobilier, ce qui a permis plus ou moins de maintenir la stabilité du marché de la location immobilière est la colocation. Un principe qui permettait à des travailleurs sans famille à charge de pouvoir habiter dans la capitale sans se ruiner. «De l’autre côté, les locations professionnelles ont véritablement baissé. A cause de la crise économique et surtout sanitaire, les compagnies étrangères ont plié bagages.

Les opérations de location ont considérablement baissé malgré la chute de 50% des prix», déplore le gérant d’une agence immobilière à Hydra.
La crise économique, la planche à billets et la dévaluation constante du dinar expliquent la situation actuelle du marché. Cerise sur le gâteau : la crise sanitaire et sa série de blocages administratifs et financiers.

Avec la levée partielle des mesures de confinement et la probabilité du retour des locations de vacances, le marché devrait connaître une bouffée d’oxygène. Le soulagement pourrait être plus important avec une la réouverture des frontières et l’arrivée de la communauté algérienne établie à l’étranger pour cette période de vacances d’été.

Source : El Watan

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