Selon l’organisation patronale, 1 000 mégawatts de solaire photovoltaïque combinés à une centrale à gaz de nouvelle génération de même capacité apporteraient au pays une économie de 70 millions de dollars.
“La transition énergétique n’est plus un choix mais une nécessité” a indiqué, hier, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli. L’organisation patronale, qui a présenté “sa contribution à la stratégie nationale de transition énergétique”, a fait état de 41 propositions qui touchent, notamment, à l’amélioration du mix énergétique, au développement des mesures d’efficacité énergétique, à l’émergence du “Smart Energy” et l’internationalisation des acteurs locaux. Ryadh Boudjemadi, expert et président de la commission énergie à la CAPC, a insisté sur l’impératif d’aller vers la transition énergétique.
“On est obligé d’y aller”, a-t-il affirmé. Évoquant les facteurs influençant la transition énergétique, l’expert fait remarquer que le monde subit une mutation vers le renouvelable, ce qui engendrerait une baisse mécanique de l’utilisation de gaz naturel. Les coûts des énergies renouvelables sont en baisse continue. La consommation intérieure de gaz est en constante augmentation. Ryadh Boudjemadi estime que le gaz risque de ne pas rester attractif sur le marché mondial, plus ou moins à long terme, évoquant l’arrivée d’autres sources d’énergie, dont l’hydrogène.
Pour la CAPC, l’Algérie devra améliorer son mix énergétique en diversifiant les projets de production d’énergie indépendante (IPP), entre le solaire et l’éolien et d’autres sources. Selon l’organisation patronale, 1 000 mégawatts de solaire photovoltaïque combinés à une centrale à gaz de nouvelle génération (CCGT) de même capacité apporteraient une économie de 70 millions de dollars sur un prix du gaz de 7 dollars par millions de BTU.
L’éolien apporterait à son tour une économie annuelle d’environ 160 millions de dollars. Ryadh Boudjemadi indique que l’éolien a un coefficient d’utilisation plus élevé que le solaire photovoltaïque qui avoisine les 45% comparé à 20% pour le solaire. L’expert précise que la composante financement est la clé de la réussite du déploiement massif des énergies renouvelables dans notre pays.
La CAPC propose de relancer sans attendre les appels d’offres en plusieurs lots afin d’atteindre l’objectif des 15 gigawatts (GW) de solaire en 2030. Elle suggère des emprunts locaux à des taux bas, moins de 4%, et rallongement des maturités d’emprunt à 15 et 20 ans. Comme il s’agit de “Project finance”, il est souhaitable de permettre aux consortiums soumissionnaires étrangers de s’endetter en partie en devises à des taux d’environ 1,5%.
L’organisation patronale recommande la création d’un fonds d’investissement vert algérien pour des projets en ligne avec le programme de transition énergétique et la participation des entreprises privées. “Les entreprises algériennes ont un rôle central à jouer pour faire face aux défis de cette transition énergétique”, souligne la CAPC. Cette dernière ajoute que ces défis sont, aussi, autant d’opportunités de renforcer le leadership international des entreprises algériennes vers l’Afrique sub-saharienne qui ambitionne de développer 30 GW de solaire à l’horizon 2025. Pour l’organisation patronale, il s’agit d’impulser une véritable dynamique du tissu économique local et faire émerger à terme des champions locaux.
Source : La Liberte