Jammu-et-Cachemire : 20 réfugiés Rohingyas contractent la Covid-19 en prison

Des dizaines de réfugiés Rohingyas, considérés comme des "immigrants illégaux" par l'Inde, sont actuellement "hébergés dans un centre de détention" établi dans l’enceinte d’un centre pénitentiaire

Sur les 170 musulmans Rohingyas détenus dans une prison du Jammu-et-Cachemire (région administrée par l'Inde en tant que territoire de l'Union), près de 20 ont été testés positifs à la Covid-19, a déclaré, mardi, un responsable local de la santé.

Conformément à la loi indienne sur les étrangers, les réfugiés ont été placés, en mars dernier, dans un centre de détention établi par l'administration régionale dans l’enceinte du centre pénitentiaire de Hiranagar, à Kathua, dans le Jammu-et-Cachemire.

Swami Anjil, un médecin de la région, a déclaré aux médias que lors d'un examen médical de routine effectué lundi, deux détenus présentaient des symptômes de coronavirus. Il a ajouté que 80 détenus ont ensuite été testés et que 20 d'entre eux se sont révélés positifs.

Les autres détenus Rohingyas seront testés aujourd'hui, a ajouté Anjil.

Dans la foulée de cette détention collective, des centaines de réfugiés Rohingyas ont fui les camps de secours de la province de Jammu, craignant d'être enfermés dans des camps par les autorités gouvernementales indiennes, qui considèrent les membres de cette communauté du Myanmar comme des "immigrants illégaux".

Des milliers de Rohingyas résident dans la région de Jammu depuis 2017, après que l'armée du Myanmar ait lancé cette même année une répression brutale contre la communauté musulmane dans l'État occidental de Rakhine.

Selon Mohammad Haneef, un représentant de la communauté Rohingyas, il y a plus de 6 000 réfugiés répartis dans 39 camps.

Le HCR a fourni des cartes d'identité à la moitié d'entre eux, mais l'Inde ne reconnaît pas leurs cartes car elle n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les réfugiés.

Plus de 750 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin, ainsi que d'autres pays, en août 2017, lorsque l'armée du Myanmar a lancé la répression qui a vu des villages incendiés, des exécutions extrajudiciaires et des viols.

Source : AA

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