La polémique continue d’enfler concernant la campagne de vaccination et le traitement de favoritisme évoqué par de nombreuses personnes.
De nombreux citoyens, rejoints, plus-tard par le député Yassine Ayari ont critiqué, dès le mois de mars la campagne nationale de vaccination qui a démarré le 13 mars dernier.
Yassine Ayari avait alors confirmé que certaines personnes ont été vaccinées contre le coronavirus grâce à un traitement de favoritisme aux dépends d’autres citoyens. Il a cité en exemple sa mère qui, âgée de 61 ans et atteinte de diabète et de leucémie, n’avait, à l’époque, pas encore été convoquée pour un rendez-vous de vaccination.
Des personnes prioritaires en attende du vaccin
Autre exemple, celui de l’ancien avocat de Zine El Abidine Ben Ali, Mounir Ben Salha dont la mère a été parmi les premiers à s’inscrire sur la plateforme de vaccination Evax. Agée de 70 ans et souffrant de plusieurs maladies chroniques, elle n’a toujours pas été convoquée pour se faire vacciner, fustige l’avocat.
Mounir Ben Salha ne comprend pas pourquoi sa mère n’a toujours pas été convoquée, alors que d’autres personnes non prioritaires ont pu bénéficier du vaccin anti-Covid « grâce à leurs relations », dit-il dans un statut Facebook publié dimanche 23 mai 2021.
Mounir Ben Salha considère que « ceux qui organisent la campagne de vaccination sont de grands corrompus (…) signalant qu’il a collecté des données et des preuves irréfutables contre ces derniers et (…) qu’il a menacé de divulguer les noms de toutes ceux qui se sont fait vacciner clandestinement et des « corrompus » qui ont permis cela si sa mère n’est pas convoquée pour se faire vacciner ».
Formes de favoritisme
De son côté, l’ONG I Watch avait également épinglé de multiples dépassements dans la campagne de vaccination, affirmant que l’ordre de priorité fixé par le ministère n’est pas respecté dans de nombreux centres de vaccination.
« Du personnel de la santé, parmi les administratifs ainsi que des médecins esthétiques, des vétérinaires et des étudiants en médecine résidant à l’étranger ont été vaccinés en priorité », avait averti I Watch.
L’ONG avait ajouté qu’au moment de la vaccination aucun contrôle des personnes à vacciner n’est fait à l’exception de la présentation du SMS de convocation. Dans ce sens, I Watch avait appelé le ministère de la Santé à intervenir pour mettre fin à ces formes de favoritisme.
Des formes de favoritisme dont ont été victimes de nombreux citoyens qui ne cessent de s’exprimer sur les réseaux sociaux pour qu’on leur explique ce qui se passe à l’instar de ce citoyen âgé de 71 ans, inscrit le 20 janvier 2021, souffrant de maladies chroniques, ancien cancéreux et qui n’a reçu sa première dose de vaccin que le 17 mai dernier.
L’exemple vient d’en-haut !
De l’autre côté de la barrière, rappelons le cas de la députée d’Ennahdha, Arwa Ben Abbes, qui a reçu le vaccin contre le coronavirus sans figurer sur la liste des personnes prioritaires.
Epinglée par I Watch, elle a bénéficié de la première dose du vaccin contre le coronavirus, en dépit du fait qu’elle ne fait partie ni des cadres médicaux et paramédicaux ni des personnes âgées… mais elle est membre de la commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ! Comble de l’ironie !
Selon I Watch, Arwa Ben Abbes a pu se faire vacciner grâce à l’intervention de la directrice régionale de la santé à la Manouba, Dr Nabila Kaddour, limogée il y a quelques semaines. La députée, par la suite, retrouvée en difficulté après le licenciement de son amie, car elle n’a pas pu obtenir la deuxième dose du vaccin.
Citons également les révélations du secrétaire général du Mouvement Echaab et député du Bloc démocratique, Zouhair Maghzaoui, qui a critiqué, le mois dernier, les membres du gouvernement pour avoir été vaccinés contre le coronavirus.
Selon lui, 60 mille citoyens nécessitant une vaccination ont été retirés de la liste et les membres du gouvernement, leurs beaux-parents et leurs familles ont été vaccinés à leur place.
Source : Webdo