Des dizaines de travailleurs et de travailleuses de l’éducation nationale ont dénoncé, hier à Oran, la lâche agression des enseignantes de Bordj Badji-Mokhtar et de Biskra au cours de leur traditionnel sit-in devant la direction de l’éducation.
Brandissant des images montrant des femmes au visage défiguré par l’effroi ou les mains projetées en avant dans un geste de défense, les protestataires ont scandé des slogans de soutien aux enseignantes agressées, traduisant leur détermination à poursuivre la lutte pour l’amélioration des conditions de travail, dont la nécessaire protection et la sécurisation de l’éducateur. “Ce qui s’est passé est innommable.
Les enseignants ne sont pas protégés. Des mesures doivent être prises pour mettre fin à ce genre d’agissement”, a estimé Imène Aous, du Conseil d’enseignants des lycées d’Algérie (CLA), dont le bureau de wilaya a appelé à l’institution d’une loi protégeant le personnel éducatif.
“Nous appelons la tutelle à intervenir en urgence pour mettre un terme à ces violations et (…) mettre en place une législation criminalisant les agressions des travailleurs de l’éducation (…)”, peut-on lire dans le communiqué rendu public ce 22 mai. “Nous sommes abandonnés à notre sort.
En cas d’agression, nous ne pouvons même pas compter sur notre direction pour se constituer partie civile devant la justice”, a encore indiqué Mlle Aous, pour souligner l’importance de l’institution d’un texte de loi pour protéger les éducateurs dans l’exercice de leurs fonctions.
L’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) abonde dans le même sens en appelant les autorités supérieures à la nécessité de protéger l’éducateur par une législation spécifique.
Dans un texte rendu public samedi dernier, le bureau de wilaya, qui a condamné l’agression des enseignantes du Sud, a également appelé le ministre de l’Éducation nationale à démissionner de son poste, lui qui “(…) s’est clairement désintéressé des dossiers brûlants de son secteur”.
Les travailleurs de l’éducation nationale, qui ont entamé leur “grève de la dignité” le 15 avril dernier, affirment ne pas mettre un terme à leur mouvement tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. “Samidoun, samidoun”, n’ont-ils cessé de lancer ces six semaines, en menaçant de boycotter les procédures administratives liées aux examens de fin d’année.
“Nos demandes sont légitimes et tendent, in fine, à nous permettre de prodiguer aux élèves un enseignement de qualité”, rétorquent-ils à ceux qui les accusent de prendre les élèves en otages.
Source : La Liberte