L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
L’ancienne chef du gouvernement civil n’avait jusqu’à présent comparu que par visioconférence. Inculpée à de multiples reprises par la junte, elle pourrait être bannie de la vie politique, voire condamnée à de longues années de prison.
L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a comparu, lundi 24 mai, en personne devant le tribunal, pour la première fois depuis le coup d’Etat militaire du 1er février. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991, âgée de 75 ans, qui n’avait jusqu’à présent comparu que par visioconférence, a été autorisée à s’entretenir directement avec l’équipe chargée de sa défense.
« Nous [l’]avons rencontrée pendant trente minutes, a déclaré à la presse Min Min Soe, l’une de ses avocates. Elle avait l’air en bonne santé et pleinement confiante. » Avant l’audience, l’ex-dirigeante a « affirmé que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie [LND], existera tant que le peuple existera, car elle a été fondée pour le peuple », a relaté l’avocate. La junte menace de dissoudre la LND, qui a remporté massivement les élections législatives de 2020, alléguant de fraudes électorales lors de ce scrutin.
Aung San Suu Kyi fait partie des plus de 4 000 personnes détenues depuis le putsch. Elle est notamment poursuivie pour non-respect des restrictions liées à la pandémie, importation illégale de talkies-walkies, incitation aux troubles publics et violation d’une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale. Elle est aussi accusée d’avoir perçu plusieurs centaines de milliers de dollars et onze kilos d’or en pots-de-vin, mais n’a pas été inculpée pour corruption. Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la vie politique, voire condamnée à de longues années de prison.
La LND a obtenu une majorité absolue aux législatives de novembre, critiquées pour un manque de transparence mais dont les résultats ont été, « de manière générale, représentatifs de la volonté du peuple de Birmanie », selon l’Asian Network for Free Elections. Un groupe de députés déchus, pour la plupart membres de la LND, ont formé après le coup d’Etat un « gouvernement d’union nationale » que la junte a placé début mai sur sa liste des « organisations terroristes ».
Depuis le coup d’Etat, les militaires ne sont pas parvenus à juguler la contestation. Des combattants hostiles au nouveau pouvoir ont attaqué dimanche un poste de police à Mobye, une ville de l’est du pays, affirmant avoir tué au moins 13 membres des forces de sécurité et en avoir capturé quatre, rapportent les médias locaux. La ville de Mobye est située à une centaine de kilomètres à l’est de Naypyidaw, la capitale birmane, à proximité d’un territoire contrôlé par plusieurs groupes armés formés par des minorités ethniques qui luttent depuis des décennies contre le pouvoir central pour leur autonomie.
Un autre affrontement a été signalé par des médias birmans près de la ville de Demoso, 20 km au sud de Mobye. Les insurgés ont affirmé avoir tué jusqu’à 20 membres des forces de sécurité, qui ont dépêché des renforts équipés de véhicules blindés. Des combats ont également été rapportés dimanche entre les troupes birmanes et une alliance de groupes armés à Muse, une ville à la frontière avec la Chine, dans le nord-est du pays.
Confrontés à de nouveaux conflits sur plusieurs fronts, les militaires doivent également faire face à des manifestations et des grèves quotidiennes qui revendiquent la libération de près de 4 300 personnes arrêtées depuis le coup d’Etat, dont la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, et paralysent les hôpitaux, les écoles et de nombreuses entreprises privées.
Au moins 815 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le putsch, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, une ONG birmane. Le numéro un de la junte, le général Min Aung Hlaing, a déclaré de son côté samedi que 300 personnes avaient été tuées, en plus de 47 policiers.
Source : Le Monde avec AFP et Reuters