Algérie. 38 hirakistes condamnés de 6 à 18 mois de prison ferme

Au  total, 90  manifestants ont  été  présentés  dimanche  devant la justice dans huit wilayas du pays. 

Au moins 16 manifestants ont été condamnés dans la nuit de dimanche à lundi à des peines de prison allant de 6 à 18 mois, dont huit sans mandat de dépôt, après leur comparution immédiate au tribunal de Baïnem (Bab El-Oued) avec 19 autres manifestants, tous arrêtés lors de la marche de vendredi dernier, ont affirmé les avocats de la défense. 

Lounès Mourad Mohamed a été condamné à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, soit la plus lourde peine, pour les chefs d’inculpation d’“attroupement non armé”, “incitation à attroupement non armé”, “mise en danger de la vie d'autrui par violation des dispositions et mesures de sécurité”, “violences contre les agents de l'ordre” et “destruction de biens publics de l'État”, selon le Comité national pour la libération des détenus politiques et d’opinion (CNLD), alors que sept autres manifestants ont été condamnés à un an de prison ferme avec mandat de dépôt.

Les huit autres manifestants restants, dont des étudiants, ont été condamnés à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt, affirment les mêmes sources. Répartis sur quatre dossiers, les 35 manifestants présentés dimanche devant le procureur près le tribunal de Baïnem (Bab El-Oued) ont tous été jugés en comparution immédiate, au même titre que treize autres manifestants jugés au tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, dont deux ont été placés sous mandat de dépôt avec renvoi de leur procès au 24 mai prochain, tandis que les onze autres manifestants ont été relâchés en attendant leur procès prévu pour le 23 mai.Merbah Jugurtha et Ben Ourath Adlène sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation : “attroupement non armé”, “ivresse publique”, “destruction volontaire des biens d’autrui”, “atteinte à corps constitués”, “rébellion”, “trouble à l’ordre public” et “violation des dispositions sanitaires relatives à la Covid-19”, selon le collectif d’avocats cité par le CNLD.

D’autres militants de la révolution populaire du 22 Février 2019 ont été condamnés à différentes peines avec mandat de dépôt et d’autres placés sous contrôle judiciaire et leur procès renvoyé à fin mai dans cinq autres wilayas, où des dizaines de manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue lors de la marche du Hirak de vendredi. 

Au total, environ 90 manifestants ont été présentés dimanche dernier devant la justice dans huit wilayas du pays. D’autres militants ont été arrêtés le même jour, dont Ali Bekicha qui a été arrêté à son domicile à Oued Souf et placé hier sous mandat de dépôt pour “outrage à corps constitués”, “publication de fausses informations avec divers moyens” et “atteinte à l'unité nationale”, selon le CNLD. À Annaba, Mouissi Achref a été placé en détention provisoire avec renvoi de son procès pour le 24 mai, selon son avocate Leïla Boughrara. 

Arrêté jeudi dernier, Abdelmouez Hadjeres, fils du détenu d’opinion Ali Hadjeres (61 ans), mis sous mandat de dépôt après appel du procureur concernant la décision du juge d’instruction qui l’avait placé sous contrôle judiciaire, a précisé le CNLD. 

Source : La Liberte

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