Algérie. Le Snapo appelle à une meilleure coordination

Le chevauchement de prérogatives entre les ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique semble perturber le secteur du médicament.

La publication du décret 19-379 de décembre 2019 fixant les modalités de contrôle et de vente des psychotropes vient d’être reportée après l'émission de l'ordonnance présidentielle 20-02 modifiant et complétant la loi relative à la santé. 

Les établissements pharmaceutiques, notamment les importateurs, les producteurs et les distributeurs, se trouvent désormais sous la tutelle du ministère de l'Industrie pharmaceutique, alors que le décret en question s’applique aux deux départements. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo) estime que ce report “s'imposait de facto pour répartir les missions et les responsabilités fixées par le décret relatif aux psychotropes entre les deux ministères”. Pour le syndicat, il fallait systématiquement créer une commission nationale qui relève du ministère de l'Industrie pharmaceutique, car l'ancien décret a prévu des commissions relevant uniquement du secteur de la santé. 

“Or, il y a un énorme travail qui se fera sous le contrôle et la gestion de ces produits sensibles dans les établissements pharmaceutiques qui sont sous la tutelle de l'industrie pharmaceutique, notamment pour l'importation des matières premières, ou les mouvements des psychotropes dans le secteur de la distribution (les grossistes)”, explique le Snapo dans un communiqué. L’autre problématique évoquée par cette organisation syndicale a trait à l'introduction des produits dits “assimilés”. Il s’agit de tous les produits qui avaient des effets notoires hallucinogènes et addictogènes, mais qui n'étaient pas classés officiellement comme étant des psychotropes. 
Cependant, ces produits font l'objet, affirme le Snapo, d'un usage détourné et posent un réel problème sur le terrain. 

“Ces produits seront concernés par toutes les nouvelles dispositions du décret sur les psychotropes et ils ne pourront plus être prescrits ou dispensés que sur des ordonnances à souches. Et ils devront être inscrits sur les différents registres”, indique le Snapo. Pour ce dernier, l’urgence absolue maintenant est de publier au Journal officiel, sous forme d'arrêté ministériel, la liste nominative des psychotropes et assimilés. Cette liste est déjà établie depuis longtemps, il ne reste que la signature et la publication de l'arrêté. Les deux ministères de l'Industrie pharmaceutique et de la Santé doivent préparer également les arrêtés portant commissions nationales et locales. 

“Maintenant que le décret a été modifié, complété et approuvé par le gouvernement après sa soumission au comité d'arbitrage composé de tous les ministères et départements sécuritaires concernés, il n’y a plus de raison pour qu'il soit encore ajourné”, relève le Snapo. Les membres du syndicat s’attendent également à ce que les ministères de la Santé et de l'Industrie pharmaceutique fassent un travail à destination du public et des secteurs qui relèvent de leur autorité pour qu'ils se préparent à l'application du décret dans les délais réglementaires.

Source : La Liberte

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