Algérie : Enseignants en colère, école en grève

Des rassemblements devant  les  trois  directions de l’éducation de la wilaya  d’Alger  et  dans  de  nombreuses  autres  wilayas  du  pays  ont   ponctué   le  premier  jour   du   débrayage  dans   le  secteur  de  l’éducation.

La grève dans le secteur de l’éducation  nationale  a connu, hier à son premier jour, un  suivi  massif  au  niveau  des  trois  paliers  (primaire, moyen et secondaire), selon  l’Intersyndicale, initiatrice  de  l’action  de protestation.

L’Intersyndicale compte  quatorze  syndicats corporatistes, qui représentent plusieurs corps de l’éducation nationale, qui ont appelé à une grève de trois jours ponctués par des rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas.

“Malgré la chaleur qui a  caractérisé  cette 27e journée  de  Ramadhan, les travailleurs de l’éducation à Alger comme dans  les autres  wilayas se sont rassemblés devant les directions de l’éducation. La mobilisation est forte en cette première journée de grève et dénote d’un ras-le-bol généralisé, qu’il s’agisse du corps enseignant ou des autres travailleurs de l’éducation pour lesquels, la situation devient intenable”, nous a déclaré, hier, Sadek Dziri, secrétaire général de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), indiquant qu’une réunion d’évaluation au dernier jour de la grève ou, au plus tard, après l’Aïd sera tenue.

Beaucoup d’écoles ont, en effet, répondu favorablement  au mot d’ordre de la grève même si on retrouve dans un seul et même établissement des grévistes et des non-grévistes. C’est le cas pour  l’école  primaire des frères Abdelaziz, d’Oued Romane où certains profs ont suivi  la  grève  alors  que  d’autres ont assuré les cours.

À quelques encablures de là, la  scolarité au  CEM de  la  même  localité  n’a connu de perturbation. “Nous sommes avec le principe de la grève. C’est juste que nous n’avons pas pu nous  arrêter  de dispenser  les  cours  de  peur de cumuler beaucoup de retard, surtout que nous  devons  nous  arrêter encore trois  jours  avant  le  18  mai  prochain  car  l’établissement  sera  un  centre d’examen pour ceux qui font des études par  correspondance”, nous dit-on.

Il en est tout autre pour une école à Draria qui a préféré s’abstenir totalement d’enseignement  comme  c’est  le  cas  aussi  pour  l’école  Slimane-Nour  de Kouba.

L’école Boukethir-Seghir d’El-Achour, quant à elle, a connu la grève par la moitié de ses professeurs. Joint hier par téléphone, Meziane Meriane, coordination du Snapest, nous a indiqué : “Nous relevons un très fort taux de suivi en ce premier jour de grève et ce n’est point une surprise. Tous les indicateurs étaient là pour dire qu’il allait y avoir une forte mobilisation tant la situation est critique.

Les enseignants, tout comme l’ensemble des travailleurs de l’éducation nationale, méritent plus d’égards de la part des pouvoirs publics qui doivent se pencher sérieusement sur leurs cas.” Il poursuit : “Depuis 2012, il n’y a eu aucune revalorisation salariale, alors que nous estimons la détérioration du pouvoir d’achat d’au moins 40%.”

De son côté, Boualem Amoura, SG du Satef, a estimé que “la forte adhésion” au mouvement de protestation initié par l’intersyndicale “est une preuve tangible” que les travailleurs de l’éducation nationale “ne peuvent plus se suffire de promesses” et attendent “un geste fort” de la part des pouvoirs publics.

Plus déterminée que jamais, l’Intersyndicale réclame la satisfaction d’un ensemble de revendications socioprofessionnelles et pédagogiques soulevées depuis des années ou, du moins, certains d’entre-elles. “Pourquoi pas une prime spéciale à même d’atténuer ’impact de l’érosion du pouvoir d’achat ?”, proposent certains représentants de l’Intersyndicale en guise de prélude avant d’“entamer un sérieux dialogue”. 

Source : La Liberte

De la même section Regional