Un nouveau Premier ministre intérimaire en Libye ou l'espoir de faire un pas vers la réconciliation

Les participants au dialogue interlibyen ont désigné Abdel Hamid Dbeibah comme Premier ministre intérimaire. Il aura pour tâche de préparer le scrutin national prévu en décembre.

 

Epaulé par trois membres du Conseil présidentiel désignés en même temps, Abdel Hamid Dbeibah aura la charge de "réunifier les institutions de l'Etat et d'assurer la sécurité", selon l'ONU, jusqu'aux élections prévues le 24 décembre 2021.

Une première étape vers l'unification d'une nation divisée avec d'un côté, à l'Ouest, un Gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et de l'autre, à l'est, un pouvoir incarnée par Khalifa Haftar, soutenu par la Russie. Après une tentative infructueuse de l'homme fort de l'Est libyen de s'emparer de Tripoli, l'ONU avait convaincu les deux parties de signer un accord de cessez-le-feu et d'entamer un dialogue politique.

 

A New York, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué cette avancée, tout comme les gouvernements d'Allemagne, d'Italie, de France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont salué vendredi le nouveau gouvernement intérimaire de Libye. Mais ils ont aussi prévenu qu'un "long chemin" restait à parcourir.

"L'autorité exécutive unifiée devra mettre en oeuvre l'accord de cessez-le-feu, fournir les services publics essentiels au peuple libyen, lancer un programme de réconciliation significatif, faire face aux besoins critiques du budget national et organiser des élections nationales", ont-ils déclaré dans un communiqué conjoint publié par le ministère allemand des Affaires étrangères.

Le nouveau Premier ministre intérimaire va devoir par ailleurs affirmer rapidement sa légitimité auprès d'une multitude d'acteurs politiques, obtenir la confiance du Parlement ; tout ce que le chef du Gouvernement d'union nationale Fayez al-Sarraj n'était jamais parvenu à faire.

Et le pays continue d'être le terrain de tensions entre Ankara et les Européens, France en tête. "J'espère maintenant que nous allons obtenir des résultats, ce qui sera la preuve concrète de notre capacité à tenir nos promesses : régler la situation libyenne, et débarrasser la Libye des troupes turques - débarrasser la Turquie des milliers de djihadistes exportés de Syrie vers la Libye par les Turcs eux-mêmes__", a souligné le président français Emmanuel Macron. Ce à quoi le président turc Recep Tayyip Erdogan a rétorqué : "Il (Macron) n'a toujours pas vraiment étudier le dossier. Parce que la Turquie n'est pas là par plaisir. Il y a d'autres soldats étrangers au Tchad ou au Mali".

Importantes réserves de pétrole, lieu de transit migratoire, porte d'entrée commerciale en Europe : de part sa position géographique stratégique, la Libye reste au cœur des convoitises des Turcs et des Russes, qui profitent aussi des divergences des Européens sur le dossier, bien que la sécurité du continent ne puisse se passer d'une stabilisation en Libye.

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