Algérie : Des professeurs tirent la sonnette d’alarme

Les médecins rappellent qu’il est impératif de respecter les mesures barrières  édictées,  tout  en  précisant  que  la  vaccination  reste  le meilleur moyen pour éviter une saturation des hôpitaux.

Les chiffres relatifs à la pandémie de coronavirus inquiètent de plus en plus les professionnels de la santé et les responsables du secteur. En effet, dans une déclaration à la radio locale de Sétif, Pr Ali Lounici, chef de service de médecine  interne  au  CHU  de  Tlemcen  et  président  du  laboratoire de recherche  sur  le  diabète  à  l’université  de  Tlemcen, a  indiqué que les spécialistes ont tiré la sonnette  d’alarme quant  au  danger  des  variants et d’une éventuelle troisième vague depuis le mois de janvier en cours.

Il  a  rappelé  qu’il  existe  2744  souches  du  nouveau  coronavirus  tout  en précisant que les variants brésilien, nigérian, sud-africain et britannique sont les plus répandus.

Ce dernier est, selon Pr Lounici, le plus  dangereux  car il se répand avec une grande vitesse tout en indiquant qu’il craint une propagation de la pandémie et du coup une saturation  des  structures  hospitalières.  “Nous  ne connaissons pas encore le variant nigérian ni le mode de  sa  propagation.  La mutation de ce   dernier  est  en  effet  préoccupantes,  car  elle  poserait   problème  sur l’immunité naturelle et même sur l’efficacité des vaccins”, dira Pr Lounici.

Sur un autre volet, le président du laboratoire de recherche sur le diabète, qui travaille depuis plus de 20 ans sur les facteurs de risque vasculaire, l'insulinorésistance et la prévention primaire des événements majeurs comme les coronaropathies et les accidents vasculaires cérébraux, a révélé que le nouveau coronavirus peut déclencher des complications dont l’apparition d’un diabète.

Pour étayer ses propos, le spécialiste en médecine interne a révélé que des patients diabétiques de type 2 qui ont été atteints de Covid-19 sont devenus après leur rémission des diabétiques de types 1, à savoir des insulinodépendants.

S’agissant de prévention, Pr Lounici a rappelé  que  les  malades  chroniques, notamment les diabétiques, les personnes âgées et les femmes enceintes qui sont plus à risque concernant les complications de  la Covid-19, doivent  éviter les milieux clos et la promiscuité.

De son côté, Pr Kamel Bouchenak, chef  de  service  des  urgences médico-chirurgicales du CHU Sâadna-Abdennour de Sétif, a révélé  à  Liberté que le service qu’il dirige enregistre de plus en plus de patients atteints de Covid-19 tout en affichant sa crainte quant à un retour aux mois de  juillet et novembre passés quand la wilaya avait atteint des pics alarmants.

Le membre de l’Académie française de chirurgie a rappelé qu’il est impératif de respecter les mesures barrières  édictées  et  que  la  vaccination  reste le meilleur moyen pour éviter une saturation des  hôpitaux : “Cela fait plusieurs semaines que nous assistons à une négligence des  gestes  barrières dont le port de la bavette, même à l’intérieur des structures sanitaires. Cette situation ne doit pas perdurer si on veut préserver  ce  qu’on  a  pu  réaliser  depuis le début de la pandémie au mois de mars de l’année passée.”

Pr Bouchenak a aussi  appelé  à  vacciner dans les meilleurs délais le plus grand nombre  de  personnes, dont  le  corps  médical  qui  fait  face  au coronavirus. Il est à rappeler que plusieurs professeurs ont dernièrement annoncé que des services dédiés à la Covid-19 sont saturés et que le recours à l’ouverture d’autres structures est imminent.

“Nous enregistrons de plus en plus de cas de nouveaux patients atteints de coronavirus ainsi que de décès. Le service de pneumologie de l’hôpital d’El-Eulma est saturé. Si la situation demeure ainsi, nous devons ouvrir d’autres services”, dira Dr Adhimi Nour El-Houda  de  l’hôpital  Sarroub-Khathir d’El-Eulma.

Source : La Liberte

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