Maroc. Crise : Les Retailers marocains demandent l’indexation des loyers sur le niveau d’activité

La crise que nous traversons dure maintenant depuis plus d’un an menace aujourd’hui la pérennité du secteur. Après une année 2020 marquée par une dégradation de la situation financière des acteurs locaux par le recours massif à la dette, des pertes significatives et un niveau de stocks invendus record, les résultats du 1er trimestre et plus récemment l’entame catastrophique du mois de ramadan ne nous permettent pas d’envisager l’année 2021 avec sérénité. En effet, le couvre-feu imposé durant ce mois sacré, s’apparentant davantage à un confinement, induit une baisse de CA de l’ordre de 60% dans la mesure où i) une grande partie des achats se font après la rupture du jeûne et ii) les clients ne peuvent plus sortir le soir et réduisent en conséquence considérablement leurs achats en journée. Malgré tous les efforts d’optimisation, les Retailers se retrouvent dans une position critique qui laisse craindre une probable vague de fermetures sur le court terme.  

« Nous demandons l’indexation du loyer, qui est une charge importante, sur l’activité, pendant la durée de cette crise sanitaire », avance Karim Tazi, porte-parole du groupement des Retailers. 

Le couvre-feu imposé n’a pas été accompagné de mesures d’aide et cela impacte très fortement tous les Retailers. Les commerçants ont perdu « trois heures d’achat importantes pendant le mois de ramadan et les clients ont perdu la possibilité de sortir, la raison pour lesquels ils vont s’habiller ». 

Dans ces circonstances particulières, les Retailers font appel à la solidarité de tous leurs partenaires pour unir leurs efforts dans ce contexte exceptionnel dans une approche constructive de long terme. 

« Nous avons besoin du soutien de tous pour la reprise de l’activité sans envisager trop de fermetures sur notre réseau : ces fermetures résulteraient en des pertes supérieures pour l’ensemble des acteurs, à l’image de certains pays européens dont la France où les valeurs locatives baissent fortement sur certains quartiers suite aux fermetures en cascade. Toutes nos équipes sont mobilisées et nous sommes résolus à tout mettre en oeuvre pour maintenir notre réseau. » 

Les Retailers en appellent, donc, à la responsabilité des propriétaires de Malls, les bailleurs, qui n’ont pas joué le jeu de façon égale en 2020 

Aujourd’hui encore, l’attitude des Malls vis-à-vis de leurs clients est disparate. Certains répondent favorablement. D’autres pas. L’objectif pour les commerces est de partager cette baisse du chiffre d’affaires et ne pas la subir seuls. 

« Nous parlons ici d’un enjeu de survie : faisons en sorte que les acteurs largement viables avant la pandémie ne soit pas amener à disparaître à cause de question de loyers inadaptés au contexte. » Les Retailers rappelle que la situation en 2021 pourrait être plus critique, car en 2020, les acteurs ont pu amortir un peu le choc avec l’aide des crédits oxygène et relance. Ce qui n’est pas le cas au cours de cette année. 

D’un point de vue structurel, l’année 2021 continue sur le même rythme de l’année 2020. C’est à dire avec des baisses qui varient d’une région à l’autre. Tous le segments sont touchés à des degrés variables. 

La pandémie et ses impacts sont toujours là, l’appel à la solidarité de tous n’en est que plus vital dans ce que les Retailers espèrent être la dernière ligne droite avant la sortie de crise.

Source : infomediaire

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