La BAD, partenaire stratégique du G5 Sahel pour renforcer la résilience et l’accès à l’énergie durable

L’Alliance Sahel tient ce lundi 15 février, à N’Djamena, sa deuxième assemblée générale en marge du sommet des cinq pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) et la France prévu dans la capitale tchadienne.

La Banque africaine de développement a pris une part active à la création en juillet 2017 à Paris, de l’Alliance une plateforme de coopération internationale visant à stimuler le développement et la stabilité dans la région du Sahel.

Dans la recherche d’une meilleure synergie entre les différents partenaires au développement présents dans la région, l’Alliance Sahel a confié le rôle de chef de file du groupe de travail Agriculture, développement rural et sécurité alimentaire à la Banque africaine de développement. La longue et solide expérience de la Banque au Sahel, dans la mobilisation et la maîtrise de l’eau, le développement agro-pastoral et la pêche ainsi que la gestion durable des ressources naturelles, a convaincu les partenaires de l’Alliance Sahel de porter leur choix sur elle pour assumer ce leadership.

Pour la Banque, l’agriculture et la sécurité alimentaire sont des enjeux de toute première importance de sa stratégie « Nourrir l’Afrique », une de ses cinq grandes priorités stratégiques dénommées « High 5 ».

Au Sahel, la Banque met actuellement en œuvre trois grands projets qui visent à renforcer la résilience des écosystèmes et des populations et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par le développement de l’agriculture et l’élevage ainsi qu’une gestion durable des ressources naturelles.

L'initiative phare de la Banque, Desert to Power, évaluée à 20 milliards de dollars, fera de la région du Sahel la plus grande zone solaire du monde, avec une capacité de production d'énergie solaire pouvant atteindre 10 000 MW. Onze pays sont bénéficiaires de cette initiative : Burkina Faso, Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad.

Couvrant le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) contribue au développement de la résilience au changement climatique, au financement à long terme du secteur agricole ainsi qu’au développement du commerce et de l’intégration régionale.

En apportant des investissements soutenus à long terme dans la résilience des ménages sahéliens, le P2RS, qui mobilise plus de 250 millions de dollars américains pour sa première phase et 1 milliards millions de dollars pour ses quatre phases sur vingt ans, contribue fortement à la rupture des cycles des famines récurrentes au Sahel tout en favorisant le développement des infrastructures rurales et la création de milliers d’emplois pour les jeunes ruraux par le développement des chaînes de valeur et des marchés régionaux. La phase 2 du P2RS est en cours de préparation pour une mise en œuvre à compter du 1er janvier 2022 et un financement de plus 300 millions de dollars américains.

Autre atout de son engagement au Sahel, la Banque met en œuvre actuellement le Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes socio-économiques dans le Bassin du Lac Tchad (PRESIBALT) qui couvre le Niger, le Tchad, le Cameroun, la Centrafrique et le Nigeria. D’un montant d’environ 70 millions de dollars, le projet contribue à l’amélioration des conditions de vie dans le Bassin du Lac Tchad à travers la réinsertion socio-économique des populations les plus vulnérables affectées par l’insécurité et les aléas climatiques dans la région.

Le PRESIBLAT apporte une valeur ajoutée incontestable à la lutte contre le chômage en accompagnant les groupements économiques des femmes et des jeunes.

Le Banque met par ailleurs en œuvre une troisième grande initiative de renforcement de la résilience des populations du Sahel à travers le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique (PIDACC) qui couvre le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad ainsi que l’Autorité du Bassin du Niger (ABN).

D’un montant de plus de 205 millions de dollars, le PIDACC bénéficiera directement entre 2019 et 2024, dans les neuf pays concernés, à environ quatre millions de personnes dont 51% de femmes.

À travers une approche intégrée et inclusive, le PIDACC va permettre la récupération de 140.000 hectares de terres dégradées, la construction de 209 infrastructures hydrauliques pour les activités agro-pastorales et piscicoles, la mise en œuvre de 450 sous-projets de développement de la chaîne agricole ainsi que la création de 184 petites et moyennes entreprises (PME) portées par des jeunes.

À cela s’ajoutent le renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques de plus de 100 000 ménages et l’opérationnalisation d’un mécanisme de financement durable des activités de gestion durable des ressources naturelles du bassin du fleuve Niger.

Source : agenceecofin

De la même section Economie