L’Algérie risque de subir un retour brutal de la Covid-19 si les mesures sanitaires préventives et de protection ne sont pas scrupuleusement observées.
Les indicateurs épidémiologiques actuels relatifs au Covid-19 et aux nouveaux variants “sont alarmants”. La déclaration n’appartient pas à n’importe quel observateur. C’est le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), le Dr Fawzi Derrar qui a, en effet, fait cette déclaration publique, alertant que “l'apparition d'une troisième vague était possible, notamment après le laisser-aller observé ces dernières semaines chez les citoyens quant au respect des mesures barrières, outre la courbe ascendante des contaminations et l'augmentation du nombre de cas atteint du variant britannique ou nigérian”.
Autant de dire que l’Algérie risque de subir un retour brutal de la Covid-19 si les mesures sanitaires préventives et de protection ne sont pas scrupuleusement observées. Alors, le Pr Rachid Malek du CHU Abdenour-Saadna du Sétif a nuancé ces propos en estimant que l’Algérie n’est pas en train de faire face à une violente nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19, même si le nombre des consultations a augmenté ces derniers jours dans les hôpitaux.
“En tous cas, la baisse de la vigilance est constatée partout. Il faut donc dégager d’autres actions pour renforcer le dispositif actuel de lutte”, expliquera le Pr Malek avant d’avertir : “Dans le cas où ces augmentations s’avèreraient être liées aux nouveaux variants, cela veut dire que la contagion redémarre.” Cependant, le tableau national de répartition de contagion affiche une certaine stabilité.
Le nombre de nouveaux cas quotidiens de contaminations oscille, sur les sept derniers jours, entre de 170 et de 180 cas. Ces chiffres semblent être stables et à tendance baissière par rapport aux précédents mois où les pics des contaminations atteignaient le cap de 400 chiffres, voire de 900 cas, en 24 heures durant la première semaine du mois de décembre dernier.
Rien que pour la journée du 1er décembre, l’Algérie avait recensé 954 nouveaux cas confirmés par PCR, alors que 14 jours plus tard, soit le 13 décembre, les contaminations avaient pratiquement baissé de moitié en enregistrant 464 en 24 heures.
Depuis, la courbe a poursuivi sa décrue au point de descendre au-dessous de la barre symbolique de 100, soit 86 cas enregistré le 28 mars dernier, avant de reprendre son ascension, même légère, pour frôler, avant-hier, la barre des 200 cas. Ce constat chiffré, qui concerne uniquement les cas de contamination par le coronavirus confirmés par la PCR, ne reflète pas la réalité actuelle des structures hospitalières, notamment dans les wilayas du Centre, d’autant que des cas identifiés par le scanner ne sont jamais comptabilisés dans le bilan quotidien des contaminations communiqué par le ministère de la Santé.
Selon de échos parvenus des hôpitaux du centre d’Alger ou de Blida, les services dédiés au Covid commencent à être submergés. Selon des médecins en première ligne sur le front de lutte, beaucoup de cas déclarés négatifs après la PCR se sont avérés positifs après l’examen du scanner.
“Beaucoup de cas négatifs par PCR ont été confirmés positifs après examen radiologique. Ils sont nombreux à présenter un tableau d’atteinte inquiétant, d’où leur hospitalisation. En fait, la PCR devient inutile, si le mal viral s’installe dans les poumons.”
Ces propos sonnent la nécessité de revoir la stratégie de détection des cas, notamment avec l’arrivée des nouveaux mutants du Sars-CoV-2. Faut-il s’inquiéter de la situation épidémiologique actuelle et plus particulièrement depuis l’apparition des variants britannique ou nigérian dans le pays ? En tous cas, le dernier bilan présenté par l’Institut Pasteur d’Algérie a fait ressortir la circulation de 166 nouveaux mutants du Sars-CoV-2 dont 65 cas du variant britannique et 101 autres nouveaux cas du nigérian.
Ce qui porte le total à 143 cas du mutant britannique et 230 autres cas du nigérian. Il ne faut pas perdre de vue enfin que l’arrivée des variants dans plusieurs pays européens a donné lieu à une 3e vague.
Source : La Liberte