Dans le cadre d'une action visant à faire pression sur le gouvernement pour accélérer la mise en œuvre complète de l'accord d'El Kamour. Les manifestants ont quitté le bâtiment au bout de 45 minutes.
Des dizaines de jeunes tunisiens ont pris d'assaut le siège du gouvernorat de Tataouine (sud-est), lundi, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il mette en œuvre l'accord d’El-Kamour, conclu entre les deux parties en novembre dernier.
Le correspondant de l'Agence Anadolu a rapporté que les manifestants ont quitté le bâtiment gouvernemental au bout de 45 minutes, sans aucun heurt enregistré avec les forces de sécurité, à la suite d’un sit-in observé au centre-ville.
Ce mouvement de protestation a été organisé à l’initiative de la « Coordination du sit-in d’El-Kamour ». Les manifestants ont lancé des slogans appelant à l’application complète des termes de l'accord, et au limogeage du gouverneur de Tataouine, Adel Ouerghi.
L'accord prévoit le recrutement de 250 jeunes d’El-Kamour dans les compagnies pétrolières opérant dans cette région riche en réserves de pétrole et de gaz.
Il stipule le financement d’un fonds d’investissement pour un montant de 80 millions de dinars (30 millions de dollars), et de projets pour les jeunes de la région d’El-Kamour.
Le coordinateur général du sit-in d’El-Kamour, Dhaou El Ghoul, a déclaré à l’Agence Anadolu : « Ce que nous exigeons aujourd’hui c’est de hâter l’application complète de l’accord, surtout que 4 mois se sont écoulés depuis sa signature ».
« Nous nous sommes dirigés au siège du gouvernorat pour savoir ce qu’il en est de cet accord et nous avons demandé la destitution du gouverneur. En tant que coordination, nous ne tiendrons aucune session de négociation avec la délégation gouvernementale et ce que nous voulons maintenant, c'est la mise en œuvre complète de l’accord », a-t-il ajouté.
En juillet dernier, plusieurs protestataires ont fermé la station de pompage de pétrole et de gaz de la région. Cette fermeture s'est poursuivie jusqu'à la signature de l'accord avec le gouvernement en novembre dernier.
Le gouvernement tunisien a annoncé à plusieurs reprises qu'il était déterminé et engagé à mettre en œuvre ledit accord.
La Tunisie souffre de difficultés économiques exacerbées par les répercussions de la pandémie du coronavirus.
Le pays vit depuis un certain temps au rythme de manifestations contre la détérioration des conditions économiques et l'augmentation du chômage dans le pays qui compte près de 11,8 millions d’habitants.
L'Institut national des statistiques (INS/gouvernemental) a indiqué lundi que le taux de chômage en Tunisie est passé à 17,4% au quatrième trimestre 2020.
Le nombre de chômeurs estimé pour le quatrième trimestre 2020 s’établit à 725 100 du total de la population active, contre une moyenne de 676 600 chômeurs pour le troisième trimestre 2020, précise l’INS dans son Enquête nationale sur la population et l’emploi pour le quatrième trimestre de l'année 2020.
Source : AA