L’opération de dépôt des dossiers de candidature aux législatives du 12 juin prochain prendra fin aujourd’hui à minuit après avoir débuté le 11 mars dernier, conformément aux dispositions de l’article 203 de la loi organique relative au régime électoral.
La caractéristique majeure de ces élections anticipées est la prédominance des listes indépendantes sur celles partisanes. C’est du moins ce qui ressort des données livrées par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, concernant l’opération de retrait des souscripteurs des électeurs comme exigé par la toute nouvelle loi portant code électoral. Jusqu’à il y a une semaine, il y avait 2898 listes indépendantes contre 1755 listes de partis politiques, soit un total de 4653 listes à solliciter les services des délégations de l’ANIE au niveau des 62 circonscriptions électorales (58 à l’intérieur du pays et 4 au sein de la communauté nationale établie à l’étranger).
Une flambée des candidatures indépendantes qui, sur le terrain, trouvent toutes les difficultés à collecter les signatures exigées par la loi. Mais d’aucuns estiment que les promoteurs de ces listes ne sont autres que des militants politiques, exclus ou tombés en disgrâce avec leurs partis politiques. En parallèle, elles sont nombreuses les formations politiques n’ayant aucun ancrage dans la société qui «glanent» en dehors de leurs rangs afin de confectionner des listes.
Certains, comme le mouvement El Bina, ont annoncé clairement avoir ouvert leurs portes à des citoyens qui voudraient se lancer dans l’expérience électorale. El Bina, que préside Abdelkader Bengrina, ex-candidat à la présidentielle, a avoué sans gêne que ses listes pour le rendez-vous du 12 juin prochain sont constituées de 85% de candidats en dehors de leurs rangs. «Notre parti n’appartient plus à ses seuls militants», admet-il.
D’autres partis, comme Jil Jadid dirigé par Soufiane Djilali, s’inscrivent en faux quant à cette démarche. Jil Jadid a ouvert ses listes, mais seulement aux acteurs du hirak. Quel sort sera réservé aux dossiers et listes rejetés ? D’après l’ANIE, le candidat qui s’est vu rejeter son dossier de candidature peut introduire un recours à partir de demain (vendredi) jusqu’au lundi 14 mai 2021. En cas de rejet de candidature dans une liste, de nouvelles candidatures peuvent être formulées dans un délai n’excédant pas les vingt-cinq jours précédant la date du scrutin, soit le 18 mai prochain, et ce, en application des dispositions de l’article 207 de la même loi.
Notons qu’avant le dépôt des listes de candidatures, les partis politiques devaient obtenir concrètement 23 procès-verbaux de contrôle de signatures conformément aux conditions citées dans l’article 316 de la loi organique portant régime électoral, et en vertu de l’article 206 «la décision du coordonnateur de la délégation de wilaya de l’ANIE doit être notifiée sous peine de nullité dans un délai de 8 jours francs, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature.
Dans une instruction adressée aux coordonnateurs de l’ANIE à travers le territoire national, M. Charfi a précisé que les partis politiques et les listes indépendantes peuvent déposer les dossiers de candidature, même si ne remplissant pas totalement la condition de parité stipulée par la nouvelle loi électorale et que l’abrogation de cette condition concerne uniquement les prochaines législatives. Par ailleurs, l’ANIE a dévoilé les deux slogans officiels pour ce scrutin, à savoir «L’aube du changement» et «Tu veux le changement, appose ton empreinte» en langues arabe et amazighe.
Source : El Watan