Mouvement "Bloquons tout" : 85 interpellations, 3 000 manifestants et 80 actions recensées

Plusieurs villes françaises sont le théâtre de mobilisations et de tensions ce mercredi 10 septembre, à l’appel du mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux pour s’opposer au plan budgétaire de l’ancien Premier ministre François Bayrou, récemment désavoué par un vote de confiance à l’Assemblée nationale.

Les organisateurs ont annoncé une journée d’action visant à « bloquer le pays », avec des appels à des grèves, blocages routiers, filtrages, occupations d’établissements scolaires et perturbations dans les transports. À 8 h 30, la gendarmerie recensait 80 actions sur son périmètre, dont 16 blocages, pour un total de 3 000 manifestants dans les zones couvertes par ses services.

La situation est particulièrement tendue à Paris, où au moins 75 interpellations ont eu lieu dès le début de matinée. Devant le lycée Hélène-Boucher (20e arrondissement), des affrontements ont éclaté entre lycéens masqués et forces de l’ordre. Des poubelles ont été incendiées, des projectiles lancés, et la police a eu recours au gaz lacrymogène pour disperser les groupes. D’autres établissements comme les lycées Lavoisier (5ᵉ) et Claude-Monet (13e) sont également bloqués par les élèves.

Dans le reste du pays, 10 blocages d’axes routiers ont été signalés dès les premières heures. À Lyon, entre 200 et 300 manifestants ont tenté de bloquer plusieurs points stratégiques comme le pont Galieni et le rond-point de la Feyssine. Des feux de poubelles et des barricades ont été dressés, et les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager les voies.

À Marseille, plusieurs centaines de personnes, souvent jeunes et encagoulées, ont mené des actions de perturbation depuis la place de la Joliette, jouant au chat et à la souris avec les policiers. À Toulouse, des blocages de rue et un piquet de grève sur le site d’Airbus ont été relevés, certains dispersés à coups de gaz lacrymogène.

La région Bretagne est également sous tension. Selon le porte-parole de la gendarmerie Erwan Coiffard, des actions « plus conséquentes » ont été enregistrées, avec des dégradations de radars, blocages et filtrages : « Si c’est du filtrage, on privilégie le dialogue. Si c’est du blocage, on procèdera au débloquage. »

Sur le plan politique, les positions se cristallisent. La députée LFI Danielle Simonnet a été brièvement évacuée par la Brav-M alors qu’elle accompagnait des grévistes de la RATP. Interrogé sur BFMTV-RMC, le député Manuel Bompard a indiqué soutenir « les blocages de lycées » mais pas « les initiatives d’affrontements et de violences ». De son côté, Laurent Wauquiez a accusé Jean-Luc Mélenchon de « nourrir le chaos » en espérant une révolution.

Avec plus de 100 000 participants attendus selon les initiateurs du mouvement, et au moins 85 interpellations confirmées par les autorités, la journée pourrait encore se durcir. La gare du Nord à Paris, considérée comme un point névralgique, est sous haute surveillance.

Source: AA

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