Le mouvement de protestation a eu un large écho auprès des postiers qui ont paralysé plusieurs agences au grand dam du citoyen.
Journée mémorable dans la vie d’Algérie Poste avec cette rencontre qui a réuni Brahim Boumzar, ministre de la Poste et des Télécommunications avec les travailleurs de la poste au deuxième jour de leur grève surprise. Sur un simple appel sur les réseaux sociaux, le mouvement de protestation a eu un large écho auprès des postiers qui ont paralysé plusieurs agences au grand dam du citoyen.
Cela a poussé le ministre à sortir de sa tour d’ivoire pour aller à la rencontre des travailleurs en colère. Sur la vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux provoquant un incroyable buzz, les travailleurs ont acculé le ministre.
“Algérie Poste dispose de compétences nécessaires, de personnes sages et bien au fait des intérêts des postiers au moment où vous ne faites que diriger une période politique. Aujourd’hui vous êtes là et demain vous pouvez vous retrouver à la tête d’un autre secteur”, dira au ministre un des travailleurs, désigné par ses collègues pour parler en leur nom.
“Vous n’êtes pas un enfant du secteur”, lui assène-t-il, soutenant que “seuls les travailleurs de la Poste, ses propres enfants sont en mesure de parler et de la défendre”. Le travailleur en question entouré et encouragé par ses collègues poursuit sa plaidoirie expliquant au ministre que “l’ancien syndicat a trahi la confiance des travailleurs et n’a plus d’existence”. Aussi, ils réclament “des nouveaux représentants dignes de confiance et non des gens choisis par l’administration”.
Le travailleur en question a tenté, tant bien que mal de faire comprendre à sa tutelle que “le problème ne réside pas seulement dans l’absence de la prime d’intéressement mais va plutôt bien au dela” et notera qu’“il s’agit d’un cumul qui a amené au pourrissement” et que “le ministre venu depuis plus d’un an aurait eu a gagner de se préoccuper du malaise des travailleurs au lieu de se voiler la face”.
Devant un ministre de plus en plus gêné et à court d’arguments, ce même travailleur n’a pas manqué de souligner que “les postiers ne prennent pas les citoyens en otages parce qu’eux-mêmes sont citoyens et responsables de famille qu’ils doivent nourrir”. Il précisera à ce titre que “la chute du dinar a sensiblement affaibli le pouvoir d’achat et que celui qui pouvait tenir un mois, ne peut tenir aujourd’hui, au mieux, qu’une vingtaine de jours”.
Plus précis, il poursuit : “Il existe des employés à la poste qui continuent à toucher 30 à 40 000 DA. Avec la dévaluation du dinar de 23% de janvier 2020 à ce jour, celui qui touche 50 000 DA ne gagne en réalité que 38 850 DA.” Ce discours a suscité la colère du ministre qui a accusé le travailleur de “faire campagne” pour “se faire élire comme représentant des travailleurs”.
Sorti de ses gonds, Boumzar a même refusé d’en écouter davantage, notamment lorsqu’il a été question d’exposer la plateforme des doléances et quittera la salle précisément sans aucun mot d’apaisement à l’égard des travailleurs abasourdis par son attitude.
Source : La Liberte