Iran : Si nos installations nucléaires sont attaquées, Israël le « regrettera »

L'Iran a averti, lundi, qu'Israël « regrettera » toute attaque contre les installations nucléaires du pays, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays ennemis.

« Toute menace contre des installations nucléaires pacifiques est une violation flagrante du droit international », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien, Badr Abdelattay, au Caire.

« Si Israël commet une telle erreur, c'est lui qui le regrettera », a-t-il ajouté.

Le ministre iranien a accusé les puissances occidentales d'appliquer une politique de deux poids, deux mesures en ce qui concerne les questions nucléaires dans la région du Moyen-Orient.

« Malheureusement, nous avons vu des personnalités israéliennes officielles et non officielles menacer de recourir à l'arme nucléaire contre Gaza, mais l'Occident a fait la sourde oreille face à ces menaces », a déclaré Araghchi, ajoutant : « Par ailleurs, ils continuent de faire pression sur l'Iran au sujet de son programme nucléaire pacifique ».

Le chef de la diplomatie iranienne a réaffirmé que le programme nucléaire de l'Iran demeurait « pacifique », soulignant que Téhéran était prêt à donner des garanties à toute partie concernée.

« Nous n'avons rien à cacher à cet égard. Notre programme nucléaire est pacifique et toutes nos activités sont pacifiques. L'enrichissement de l'uranium est une réussite scientifique majeure obtenue par nos scientifiques et au prix de grands sacrifices de la part du peuple iranien », a-t-il déclaré.

Et de poursuivre : « Nous ne cherchons pas à nous doter d'armes nucléaires et nous n'aspirons pas non plus à en acquérir. En même temps, nous ne renoncerons pas à nos droits naturels dans ce domaine. Par conséquent, aucune activité nucléaire pacifique - en particulier l'enrichissement - ne saurait être suspendue ».

Araghchi a également exhorté l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à résister aux pressions politiques.

« L'agence doit rester technique et indépendante », a-t-il déclaré, accusant certains pays d'essayer d'abuser de l'AIEA pour intensifier les tensions avec l'Iran : « Nous espérons que l'agence ne tombera pas dans ce piège ».

Un récent rapport de l'AIEA indique que le stock iranien d'uranium enrichi à 60 % a augmenté de près de 50 %, atteignant 408,6 kilogrammes, une quantité qui, selon l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies, pourrait suffire à la fabrication de neuf armes nucléaires si l'uranium était encore enrichi.

Les conclusions de l'AIEA ont été rendues publiques alors que des négociations indirectes se poursuivent entre Téhéran et Washington en vue de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien.

Le ministre iranien a déclaré que Téhéran répondrait « de manière appropriée et sur la base des principes et des droits du peuple iranien » à une proposition américaine concernant les activités nucléaires de l'Iran.

« Il ne saurait y avoir d'accord s'il ne respecte pas le droit de l'Iran à l'enrichissement », a-t-il souligné.

Araghchi a rencontré le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, au Caire tôt lundi, mais aucun détail n'a encore filtré sur le contenu de leurs entretiens.

Le ministre iranien, qui est également le principal négociateur de l'Iran dans le domaine nucléaire, est arrivé au Caire dimanche dans le cadre d'une tournée régionale qui inclut également le Liban.

Source: AA

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