Une délégation de parlementaires français, en visite en Algérie, a insisté, jeudi, sur «une reconnaissance par les autorités françaises des massacres commis par le colonialisme en Algérie, le 8 mai 1945».
Arrivés mercredi à Alger, les élus français, représentant l'Assemblée et le Sénat français, ont pris part, ce jeudi à la cérémonie officielle du lancement des festivités commémoratives du 80e anniversaires de ces massacres, présidée par le ministre algérien des Moudjahidines (anciens maquisards).
S'exprimant en marge de cet événement devant des journalistes, la députée franco-algérienne Sabrina Sebaihi a affirmé que «la visite de la délégation française vise à soutenir une reconnaissance claire et explicite par les autorités françaises des massacres du 8 mai 1945».
«Elle cherche également à établir des ponts de communication dans le cadre de la diplomatie parlementaire, dans un climat de crise entre les deux pays », a soutenu cette élue originaire de la région de Sétif, un des théâtres de la répression ciblant les manifestations des Algériens sortis, en ce 8 mai 1945, célébrer la victoire contre l'Allemagne nazie et réclamer aussi leurs droits à la liberté.
Dans ce sens, sa collègue, Danièle Simonet a précisé que la «délégation n'est pas officielle », mais cette présence en Algérie pourrait « contribuer à rétablir les canaux de communication entre les deux pays ».
Les parlementaires français ont rappelé également l'initiative lancée, au sein de l’Assemblée française, en 2024, dans l'objectif d'amener les autorités françaises à franchir le pas vers la reconnaissance de ces massacres, longtemps occultés de l’opinion publique et des programmes scolaires en France.
La délégation française, composée d'une trentaine de parlementaires de la gauche, poursuivra sa visite en Algérie jusqu'au 10 mai courant. Elle aura un échange avec des députés algériens.
Par ailleurs, pour la commémoration de ces massacres, plusieurs festivités ont été organisées dans différentes régions d'Algérie, avec des minutes de silence, des recueillements sur les tombes des martyrs de la guerre de libération du pays, mais aussi des rencontres-débats.
Le programme de communication de 80e anniversaire est étalé sur plusieurs jours, et sera marqué notamment par l'organisation d'un colloque international sur les crimes coloniaux en Afrique à l'université de Béjaïa (300 km à l'est d'Alger).
Source: AA
