Les Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle du camp de Zamzam, situé près de la capitale du Darfour-Nord, El Fashir, où vivent des personnes déplacées internes.
Cette annonce fait suite à trois jours d’attaques soutenues sur El Fashir, notamment des frappes sur les camps de Zamzam et Abu Shouk, qui ont fait de nombreuses victimes, mortes ou blessées.
La violence a provoqué un déplacement massif de population vers la ville et a suscité des condamnations régionales et internationales.
Les Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé dans un communiqué avoir déployé des unités pour "sécuriser les civils et les travailleurs humanitaires" après avoir "totalement libéré le camp de Zamzam".
Le groupe a accusé l’armée soudanaise et les mouvements armés darfouri alliés – signataires de l'Accord de paix de Juba de 2020 – d'avoir utilisé le camp comme base militaire, tout en exploitant les civils comme boucliers humains.
De son côté, l'armée soudanaise n’a pas réagi à ces accusations.
Les FSR ont affirmé qu'elles restent "pleinement engagées à respecter le droit international humanitaire" et ont promis de protéger les civils et d’éviter toute dégradation des infrastructures civiles.
Plus tôt dimanche, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, ainsi que l'Arabie Saoudite, l'Égypte, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, ont condamné les attaques sur les camps de Zamzam et Abu Shouk.
La Coordination de la Résistance d'El Fasher, un collectif de militants de base, a déclaré dans un communiqué que les attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR) sur El Fasher, incluant des frappes ciblant les camps de Zamzam et d'Abu Shouk, avaient fait plus de 320 victimes, entre tués et blessés.
L'ONU a précisé que la dernière équipe médicale présente au camp de Zamzam avait été tuée lors de l'assaut.
De son côté, les FSR ont formellement démenti avoir visé le camp, qualifiant les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux de « tentative de calomnie » visant à ternir leur réputation, selon un communiqué publié sur Telegram.
Les FSR ont lancé leur dernière offensive sur El Fasher le 10 mai, malgré les avertissements internationaux concernant la violence renouvelée dans la ville, qui sert de plaque tournante humanitaire essentielle pour les cinq états du Darfour.
Depuis le 15 avril 2023, les FSR se battent contre l’armée soudanaise pour le contrôle du pays, entraînant des milliers de morts et l’une des pires crises humanitaires au monde.
Plus de 20 000 personnes ont été tuées et 15 millions déplacées, selon l'ONU et les autorités locales.
Toutefois, des recherches menées par des chercheurs américains estiment le nombre de morts à environ 130 000.
Ces dernières semaines, les FSR ont perdu d'importants territoires à travers le Soudan face aux forces gouvernementales.
Source: AA