La présidence syrienne a annoncé, dimanche, la création d'une commission nationale indépendante chargée d'enquêter sur les récents incidents violents survenus dans les villes portuaires de Lattaquié et de Tartous.

La semaine dernière, les gouvernorats côtiers de Lattaquié et de Tartous ont été le théâtre d'attaques coordonnées de la part de membres de l'ancien régime d'Al-Assad. Ces attaques, qui ont fait de nombreuses victimes, étaient les plus intenses depuis l'effondrement du régime et visaient les patrouilles de sécurité et les points de contrôle.

Les forces de sécurité et l'armée ont réagi en lançant des opérations de ratissage et de poursuite des assaillants, donnant lieu à des affrontements intenses. Les représentants du gouvernement ont confirmé le retour de la sécurité et de la stabilité dans les villes côtières et le lancement de la traque des assaillants et des anciens officiers du régime qui se cachent dans les montagnes et les zones rurales.

La déclaration présidentielle de dimanche indique que la commission, composée de sept membres, « enquêtera sur les raisons, les circonstances et le contexte des incidents, examinera les violations commises à l'encontre des civils et identifiera les responsables ».

Elle est également chargée d'enquêter sur les attaques contre les institutions publiques, le personnel de sécurité et l'armée, de veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes et de les présenter à la justice.

La déclaration appelle tous les organes gouvernementaux concernés à coopérer pleinement avec la commission pour qu'elle puisse mener à bien ses tâches.

La présidence a autorisé la commission à solliciter toute l'assistance qu'elle juge nécessaire à son travail et lui a fixé un délai de 30 jours à compter de la publication de la décision pour soumettre son rapport à la présidence.

Après l'effondrement du régime d'Al-Assad en décembre, les nouvelles autorités syriennes ont lancé une initiative visant à régulariser le statut des anciens membres du régime au sein de l'armée et des forces de sécurité, sous réserve qu'ils rendent leurs armes et qu'ils ne soient pas impliqués dans l'effusion de sang.

Si des dizaines de milliers de personnes ont accepté l'initiative, certains groupes armés composés de membres de l’ancien régime, en particulier dans la région côtière où étaient stationnés de hauts gradés d'Al-Assad, l'ont rejetée.

Ces groupes se sont réfugiés dans les zones montagneuses, attisant les tensions, déstabilisant la région et lançant des attaques sporadiques contre les forces gouvernementales au cours des dernières semaines.

Bachar Al-Assad, dirigeant de la Syrie depuis près de 25 ans, a fui en Russie le 8 décembre, mettant fin au régime du parti Baas, au pouvoir depuis 1963.

Ahmad al-Charaa, qui a dirigé les forces anti-régime pour évincer Al-Assad, a été déclaré président pour une période transitoire le 29 janvier.

Source: AA