L'Allemagne a enregistré une baisse de 37 % des demandes d'asile en janvier après avoir mis en œuvre des mesures de contrôle plus strictes à ses frontières.
Mardi, la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, a annoncé que les franchissements non autorisés des frontières avaient également diminué de 25 % le mois dernier, après la mise en œuvre de contrôles temporaires aux frontières et l'accélération des expulsions de migrants clandestins.
« Cela montre une fois de plus que nos mesures fonctionnent. Alors que d'autres ont recours à des slogans creux et à des considérations politiques symboliques, nous avons mis en œuvre des mesures efficaces », a déclaré la ministre sociale-démocrate, critiquant l'opposition démocrate chrétienne, pour avoir avancé des propositions populistes avant les élections du 23 février afin de freiner les flux migratoires irréguliers.
« Nous avons pris des mesures concrètes en effectuant des contrôles à toutes les frontières allemandes et en introduisant des lois qui permettent des expulsions plus rapides et qui accélèrent la procédure d'asile. Nous nous sommes engagés à faire respecter la loi, l'ordre et l'humanité - en étroite coordination avec nos partenaires européens, et non contre eux. Nous continuerons à suivre cette voie de manière cohérente », a-t-elle déclaré.
La semaine dernière, les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz ont vivement critiqué l'Union chrétienne-démocrate (CDU - opposition) pour avoir présenté une motion appelant à des contrôles frontaliers permanents et au refoulement des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d'asile aux frontières de l'Allemagne.
Cette motion controversée a été adoptée de justesse par le parlement mercredi, avec le soutien du parti d'extrême droite AfD, ce qui a suscité des critiques selon lesquelles les chrétiens-démocrates avaient rompu leur politique de longue date consistant à ne pas coopérer avec les extrémistes de droite.
** La CDU intensifie sa lutte contre l'immigration
Friedrich Merz, chef du parti de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et candidat à la chancellerie, a rejeté toute critique, accusant les sociaux-démocrates et les Verts de ne pas parvenir à maîtriser l'immigration irrégulière, une question qui, selon lui, présente de graves risques pour la sécurité intérieure.
Lors de la convention du parti CDU qui s'est tenue lundi, les délégués ont approuvé un « programme urgent » en 15 points sur l'immigration, la sécurité intérieure et l'économie, que le parti entend mettre rapidement en œuvre au lendemain de son arrivée au pouvoir après les élections.
Ce programme propose plusieurs mesures : établir des contrôles permanents aux frontières allemandes, refouler les sans-papiers aux points d'entrée, accélérer l'expulsion des criminels étrangers, interrompre le regroupement familial pour les étrangers bénéficiant d'un statut de protection subsidiaire, et donner à la police fédérale plus de pouvoir pour mettre en détention les individus en attente d'expulsion.
La ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, membre du parti des Verts, a critiqué, mardi, les chrétiens-démocrates pour avoir proposé des mesures populistes qui vont, selon elle, à l'encontre de la législation européenne et risquent de nuire aux relations avec les pays voisins de l'UE.
« Si nous voulons des solutions durables, il nous faut une coopération européenne, et non des slogans populistes. Les chrétiens-démocrates doivent s'attaquer à ce problème de manière substantielle, plutôt que de mettre en danger les accords européens de manière irréfléchie », a-t-elle déclaré au quotidien Tagesspiegel.
** La CDU/CSU en tête des sondages préélectoraux
Les derniers sondages montrent que l'alliance conservatrice CDU/CSU, conduite par Merz, conserve une forte avance dans les intentions de vote.
Le sondage Forsa le plus récent, publié mardi, montre que l'alliance CDU/CSU recueille 28 % des intentions de vote, soit une baisse de deux points de pourcentage par rapport à la semaine dernière. Malgré cette avance, les chrétiens-démocrates auraient besoin d'une coalition avec un autre parti pour s'assurer une majorité gouvernementale.
L'AfD, parti d'extrême droite, obtient 20 %, tandis que le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Scholz recueille 16 % des intentions de vote. Les Verts ont gagné un point de pourcentage, atteignant les 15 %.
Source: AA