Si le malaise semble profond au sein du secteur, le bras de fer ne fait que commencer.
Le personnel soignant de l’hôpital Mustapha-Pacha a observé, hier, un sit-in à l’appel de l’intersyndicale. En dépit de la promesse faite la veille par leur tutelle pour le versement de les troisième et quatrième tranches de la prime d’encouragement Covid-19 avant le mois de Ramadhan, les protestataires ont réitéré que leur mouvement n’est pas exclusivement lié au retard dans le paiement de cette prime, mais également aux conditions d’exercice pour le moins difficiles.
“La décision de déclencher une grève nationale et des sit-in à travers l’ensemble des hôpitaux du pays vise à rappeler aux pouvoirs publics leurs engagements à restructurer le secteur de la santé et résoudre les problèmes qui se posent en priorité, à l’instar de la révision des salaires, de la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle et du traitement du dossier de toutes les primes relatives à la pandémie”, rappelle Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, un des membres de l’intersyndicale initiateur du mouvement de protestation.
“La santé est malade. Qui va la guérir ?”, ont scandé les grévistes en faisant le tour de l’hôpital. “On a adressé durant notre mobilisation d’aujourd’hui un message directement au président Tebboune parce que le ministre de la Santé affirme que la satisfaction de nos doléances ne dépend pas seulement de lui mais implique plusieurs ministères”, a affirmé Riad Rouchiche, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux SAP-section Mustapha-Pacha. “Notre revendication principale est l’amélioration des conditions de travail. Nous avons aujourd’hui dans le secteur de la santé un personnel composé à 70% de femmes. Comment peuvent-elles assurer un service jusqu’à 20h sans moyens de transport ? Le problème de sécurité se pose aussi lorsqu’elles sont sollicitées pour des avis pendant les gardes. Il est très dangereux de passer d’un pavillon à un autre”, soutient-il.
Les paramédicaux réclament, en outre, selon Riad Rouchiche, la révision de la carrière professionnelle, l’accès au système LMD, des primes d’encadrement et de documentation et une formation continue.
Autres revendications : une couverture assurance à 100%, la cotisation d’une année de retraite pour chaque deux mois de travail pendant la pandémie, l’ouverture des statuts et l’instauration d’une fonction publique propre au secteur de la santé, détaille le professeur Belhadj, président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu). Si le malaise semble profond au sein du secteur, le bras de fer ne fait que commencer. “Nous attendrons la réaction des autorités sanitaires pour aviser”, assure Lyès Merabet. À noter qu’un service minimum a été assuré dans les différents services.
Source : liberte-algerie