Lors d'un discours prononcé par le chef du gouvernement tunisien à l’occasion de la signature d’un accord conjoint avec le président de l'organisation patronale, Samir Majoul, pour créer des commissions conjointes chargées de relancer l’économie.
Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a déclaré mercredi que son pays endure des crises économiques, sociales et politiques aiguës liées à une crise de confiance entre le citoyen et les représentants de l’État (responsables).
C’est ce qui ressort du discours de Mechichi tenu à l’occasion d'une cérémonie de signature d’un accord conjoint, avec le président de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (le Patronat), Samir Majoul, pour former 8 commissions conjointes dans le but d’accélérer la mise en oeuvre des réformes économiques et impulser les investissements, au siège du gouvernement dans la capitale, Tunis.
« Le citoyen tunisien n’attend pas de nous, en ce moment décisif, des querelles, des slogans ou des propos creux, mais plutôt des actions concrètes », a déclaré Mechichi à l’entame de son discours.
Et le chef du gouvernement de souligner, « La Tunisie traverse une période difficile marquée par des crises économiques, sociales et politiques aiguës liées à une crise de confiance entre le citoyen, l'administration et les protagonistes politiques (responsables étatiques) ».
« Il est impératif de passer au stade de l’action (…) la situation économique ne peut plus supporter d’avantage de perturbation », a indiqué le chef du gouvernement.
Et Mechichi de poursuivre « Nous devons nous mettre d'accord sur les points essentiels ayant trait au climat d'investissement, au sauvetage des entreprises, au cadre réglementaire (lois et procédures) qui encourage l'investissement, ainsi que sur d'autres axes qui permettront de rétablir la confiance de l'investisseur en notre pays ».
« Nous ne pouvons réussir que si nous sommes unis selon une dynamique positive visant à sauver l'économie nationale », a fait observer Mechichi.
Pour sa part, Majoul a souligné que « si on ne réussit pas à remédier à la situation économique, alors à ce moment-là se profilera l’éventualité des élections anticipées ».
Le président de l’organisation patronale a souligné la nécessité de faire sortir le pays de la crise, affirmant, « Nous n'avons pas de calculs politiques et les hommes politiques doivent nous soutenir ».
Il a été décidé, conformément au texte de l’accord signé entre la Présidence du Gouvernement et l'UTICA, de former 8 commissions conjointes, dans le but d’accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et impulser les investissements dans le pays.
Parmi les commissions les plus importantes, figurent : la commission chargée de l’amélioration du climat des affaires et de la révision de la loi sur l'investissement et le développement des exportations ; la commission ayant pour tâche d'examiner les mesures opérationnelles nécessaires à la mise en œuvre de projets dans le cadre du partenariat public-privé, et la commission ayant pour mission de développer et de redresser le secteur de l'artisanat et des petits métiers.
Des différends prévalent dans la relation entre le Président de la République, Kaïs Saïed et son chef de gouvernement, Hichem Mechichi, à la suite du remaniement ministériel opéré le 16 janvier dernier portant sur 11 portefeuilles (parmi 25).
Les 11 nouveaux ministres avaient obtenu la confiance du Parlement, 10 jours après. Cependant, Saïed n’a pas adressé jusqu’à ce jour d’invitation aux nouveaux ministres pour la prestation de serment, estimant que ledit remaniement « était entaché de violations ».
La Tunisie endure deux crises économique et sociale, culminant avec la pandémie du coronavirus, alors que l'économie tunisienne a connu une forte récession au cours de l'année dernière.
Plusieurs régions du pays ont été au cours de la dernière période le théâtre de mouvements de protestation contre la détérioration des conditions de vie.
Source : AA