La France débloque une enveloppe de 5 millions d’euros en faveur des ONG mobilisées après le séisme qui a frappé le Maroc, a annoncé lundi matin la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’antenne de BFMTV.
« Le Maroc n'a refusé aucune aide, aucune proposition. Ce n'est pas comme ça qu'il faut présenter les choses. Il est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées », a-t-elle poursuivi répondant à la polémique distillée dans la presse française et accusant le Royaume de refuser l’aide de Paris.
La locataire du Quai d’Orsay a, par ailleurs, souligné que « le Maroc qui est un pays souverain et qui est maître de ses choix, a pris la décision de prioriser l’arrivée de l’aide en s’adressant aux pays qui sont disponibles (…) en fonction de son évaluation de la situation au cas par cas et non pas en recevant d’un coup des aides qui ne correspondraient pas à leurs besoins ».
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a, quant à lui, estimé à l’antenne de France 2 que « le Maroc est un grand pays » et que « le Maroc est capable de répondre à ce genre de difficultés tout seul ».
S’agissant de la situation des Français sur place, Catherine Colonna a fait savoir que près de 20 000 ressortissants se trouvent dans la région de Marrakech et confirme le bilan communiqué la veille de 4 Français décédés et une quinzaine de blessés.
« Il y a encore quelques personnes dont on cherche les coordonnées et dont on cherche à savoir où elle sont localisées », a-t-elle précisé, laissant craindre une aggravation du bilan toujours provisoire.
Le Maroc a, de son côté, indiqué dimanche soir, avoir accepté l’aide proposée par 4 pays, à savoir, l’Espagne, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et le Royaume-Uni et « qui ont proposé la mobilisation de plusieurs équipes de recherche et de secours », dans un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Cette décision a été prise « dans le cadre d’une approche conforme aux standards internationaux en pareilles circonstances » et « les autorités marocaines ont procédé à une évaluation précise des besoins sur le terrain, en tenant compte du fait que la non-coordination dans de telles situations pourrait être contreproductive ».
Le Royaume précisait également que la liste des pays qui pourraient intervenir pour porter assistance aux sinistrés du séisme de vendredi soir, pourrait s’allonger.
« Avec l’avancement des opérations d’intervention, l’évaluation des besoins éventuels pourrait évoluer, ce qui permettrait de recourir aux offres de soutien présentés par d’autres pays amis, selon les besoins spécifiques de chaque étape », a poursuivi le ministère de l’Intérieur.
Néanmoins, si l’aide internationale n’a à ce stade pas été sollicitée par le Maroc, il est indiqué que le pays accueille « favorablement toutes les initiatives de solidarité émanant des différentes régions du monde et qui illustrent le degré de respect par ces pays et leur reconnaissance des engagements constants du Maroc et ses multiples contributions aux actions de soutien humanitaire international ».
À noter que plusieurs pays, dont la France, ont fait savoir dès les premières heures après le séisme, qu’ils étaient prêts à prêter main forte aux secours marocains, mais restent en attente d’une réponse pour éventuellement déployer leurs équipes.
Pour rappel, un violent séisme de magnitude 7 dont l’épicentre est situé à Ighil, dans la région de Marrakech, a été suivi de plusieurs répliques ressenties dans une très grande partie du pays, dont Casablanca, Rabat, ou encore Agadir.
Le bilan toujours provisoire de la catastrophe, fait état de 2497 morts et 2476 blessés, d’après les données communiquées par le ministère de l’Intérieur.
Source: AA