Le vice-président du Conseil de souveraineté transitoire au Soudan, Malik Agar, a déclaré, mardi, que la guerre entre l'armée et les Forces de soutien rapide "ne s'arrêtera qu'à la table des négociations", expliquant que "la solution réside dans une feuille de route qui commence par l'arrêt des combats" entre les deux parties.
"La guerre (entre l'armée soudanaise et les Forces de Soutien Rapide) ne prendra fin qu'à la table des négociations", a déclaré Agar lors d'un discours retransmis par la télévision d'État soudanaise.
"Il n'y a pas d'autre moyen d'arrêter le conflit, que la mise en œuvre urgente de la feuille de route, qui vise à créer une armée nationale professionnelle unique et à abolir toute manifestation de présence militaire ou paramilitaire en dehors du commandement des forces armées soudanaises", a ajouté Agar.
Et de poursuivre : "La feuille de route commence par un cessez-le-feu entre l'armée soudanaise et les Forces de Soutien Rapide, et par l'identification de positions pour que les Forces de Soutien Rapide se rassemblent à l'écart des zones urbaines, afin de séparer les deux forces".
"Ainsi que l'engagement à ne pas exposer la population au danger des combats, jusqu'à ce que le processus d'élaboration des procédures relatives à la feuille de route, concernant les dispositions de sécurité pour ces forces, soit achevé ", a-t-il ajouté.
Le vice-président du Conseil de souveraineté soudanais n'a pas apporté de précisions sur la "feuille de route" annoncée, ni sur son calendrier et ses mécanismes de mise en œuvre.
Agar a appelé "les forces civiles et politiques à mettre fin à l'approche partisane et à la quête de petites victoires personnelles au détriment du pays et des citoyens".
"Travaillons ensemble pour mettre fin à cette maudite guerre comme premier et seul objectif à ce stade, et pour atténuer ses effets sur notre peuple, laissant tous les autres différends être débattus et résolus autour d'une table de dialogue soudanaise", leur a-t-il lancé.
Le responsable a appelé les Forces de Soutien Rapide à "renoncer à la surenchère et à assumer la responsabilité de ce qui s'est passé et de ce qui se passe", déclarant : "Les raisons de la guerre que vous avez déclarée (...) ont été reléguées au second plan par les crimes et les violations que vous avez commis".
"Je vous demande une fois de plus d'empêcher vos forces de porter atteinte aux citoyens, hommes et femmes, de ne pas vous laisser emporter par l'orgueil et d'être conscients qu'il ne peut y avoir deux armées dans un même pays", a-t-il conclu.
L'armée soudanaise et les Forces de Soutien Rapide sont engagées, depuis la mi-avril, dans des affrontements qu'une série de cessez-le-feu n'a pas réussi à interrompre, faisant plus de 3 000 morts, pour la plupart des civils, ainsi que plus de 4 millions de personnes déplacées et réfugiées à l'intérieur et à l'extérieur du pays, d'après les Nations Unies.
L'armée et les Forces de Soutien Rapide, menées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemidti), s'accusent mutuellement d'être responsables du déclenchement des hostilités et d'avoir commis des violations lors des accords de cessez-le-feu successifs.
Source: AA
Des désaccords sont apparus entre Hemidti et le président du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, notamment sur le calendrier de mise en œuvre d'une proposition d'intégration des Forces de Soutien Rapide au sein de l'armée, clause majeure d'un accord qui visait à rendre le pouvoir aux civils à la fin de la période de transition.