Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées, mercredi après-midi, devant l'Assemblée nationale du Niger afin d'apporter leur soutien au président Mohamed Bazoum retenu depuis des heures par des éléments de la garde présidentielle, a constaté le correspondant d'Anadolu sur place.

Constitués en majorité de militants du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), le principal parti au pouvoir, les manifestants ont tenté de marcher vers le palais présidentiel mais ils ont été dispersés par les forces de sécurité qui ont pris position à quelques mètres du palais.

La manifestation a été organisée de manière spontanée à travers des appels lancés sur les réseaux sociaux. "Nous sommes sortis protester contre ce qui se passe depuis ce matin. Le Président Mohamed Bazoum a été élu par le peuple nigérien et personne n'a le droit de le démettre", a indiqué Adamou Namata, député membre du PNDS-TARAYA, dans une déclaration à la presse.

Des éléments de la garde présidentielle retiennent, depuis ce matin, le président Mohamed Bazoum en otage au sein du palais présidentiel.

Dans une déclaration publiée en milieu de journée, l'organisation des jeunes du parti présidentiel a indiqué qu'il s'agit d'une "tentative de coup d'État " et a exigé la libération du président.

A travers un communiqué, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a condamné toute tentative de remise en cause de l'ordre constitutionnel et appelé à la libération de Mohamed Bazoum.

La France, l'Union Européenne et l'Algérie ont également condamné ce mouvement d'humeur de la garde présidentielle.

Aucune déclaration officielle n'a encore été enregistrée du côté du gouvernement nigérien. La présidence s'est en effet contenté de publier un bref communiqué sur ses pages twitter et facebbok qu’elle a aussitôt retiré.

"Tôt ce mercredi matin, des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d'humeur anti-républicain et tenté en vain d'obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale", avait indiqué la présidence dans le communiqué.

Mohamed Bazoum est arrivé au pouvoir en avril 2021 à l'issue d'une élection dont les résultats ont été rejetés par son challenger et ancien Président de la République Mahamane Ousmane. Depuis son indépendance le 3 août 1960, le Niger a connu quatre coups d'État (1974, 1996, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives qui ont échoué.