L'Algérie appelle à plus de coopération entre le Nord et le Sud et à mobiliser plus de financements pour faire face au phénomène migratoire qui a pris des proportions alarmantes.
L'appel a été exprimé, ce dimanche à Rome (Italie) par le premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane qui participe à la Conférence internationale sur la migration et le développement.
"La coopération Nord-Sud doit accorder une place importante à l'assistance et au soutien aux pays du Sud, notamment en élevant le niveau des contributions financières apportées à ces pays dans les domaines du développement", a-t-il affirmé dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la conférence.
Poursuivant, il a énoncé la proposition de l'Algérie pour s'attaquer à cette problématique, en soutenant le développement au niveau des pays de provenance des migrants clandestins, particulièrement ceux de l'Afrique subsaharienne.
"L'Algérie appelle à la mobilisation de plus de financements, y compris à travers les instruments de l'Union européenne pour la coopération et le développement, afin de mettre en œuvre des projets sociaux et économiques, selon un calendrier précis en vue de mesurer l'efficacité des politiques visant à lutter contre ce phénomène, et combattre ainsi les réseaux de trafic de migrants et de la traite des êtres humains".
Aïmene Benabderrahmane a rappelé, dans ce sens, les facteurs favorisant la montée du phénomène, en citant particulièrement les conflits, l'instabilité politique, la pauvreté…
Selon lui, l'immigration clandestine "a pris des proportions graves depuis 2015" et "l'Algérie qui était un pays, à la fois, émetteur et de transit, est devenue un pays d'accueil des migrants clandestins en provenance de l'Afrique subsaharienne et de certains États arabes".
"Ce phénomène risque de constituer une menace pour la sécurité de la région, d'autant plus qu'il est souvent accompagné par la criminalité. Les réseaux terroristes exploitent également les flux migratoires pour se déplacer sous de fausses identités, ce qui est une menace pour la sécurité des personnes et des pays", a-t-il argumenté, rappelant que le président Tebboune avait consacré une enveloppe de 1 milliard de dollars pour la réalisation de projets de développement en Afrique.