La justice tunisienne a imposé une interdiction de voyage à Chaima Issa et Lazhar Akremi, deux figures de l'opposition qui viennent de bénéficier d'une remise en liberté, il y a quelques jours, alors qu'ils avaient été arrêtés dans le cadre de l'affaire dite de « complot contre la sûreté de l’Etat ».
« Depuis vendredi dernier, une interdiction de voyage et d’apparition dans les lieux publics a été prononcée à l'encontre de deux prévenus (sans les citer nommément) dans le cadre de l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’Etat », a déclaré le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis, Habib Torkhani, à l'agence de presse officielle tunisienne TAP tard dans la nuit de lundi.
Et Torkhani d’ajouter : « Après la remise en liberté des deux prévenus, décidée par la chambre d'accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d'appel de Tunis, sans qu’aucune disposition ne soit prise à leur encontre, le parquet a saisi la juridiction pour demander de prononcer une interdiction de voyage et d'apparition dans des lieux publics aux deux prévenus ».
Le porte-parole de la Cour d’appel a indiqué que « le Parquet près la Cour d'appel de Tunis a adressé ces décisions aux autorités concernées pour qu’elles soient mises en application ».
Le comité de défense des personnalités arrêtées dans le cadre de l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l’Etat » en Tunisie avait annoncé jeudi dernier, la remise en liberté de Chaima Issa et Lazhar Akremi, deux figures de l’opposition.
« Dans l'affaire dite du ‘’complot contre la sûreté de l’Etat’’, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis a décidé ce jeudi, de rejeter l'appel interjeté par le Parquet concernant la décision du juge d'instruction de libérer Chaima Issa », avait indiqué le comité de défense par voie de communiqué.
La juridiction avait également répondu favorablement à la demande de libération de l’avocat Mohamed Lazhar Akremi », ancien dirigeant du parti « Nidaa Tounes », arrêté le 13 février dernier.
Le comité de défense avait indiqué, toutefois, que « les demandes de libération de Jaouhar Ben Mbarek, Khayam Turki, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, et Abdelhamid Jelassi, arrêtés dans le cadre de cette même affaire, ont été rejetées ».
Le président tunisien Kaïs Saïed, avait accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix, des accusations toutefois rejetées par l’opposition.
À maintes reprises le dirigeant tunisien a insisté sur l'indépendance de la justice, mais l'opposition l'accuse de l'instrumentaliser pour régler ses comptes avec les politiciens opposés aux mesures d'exception qu’il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.