Libye : Aguila Saleh appelle à des lois électorales "consensuelles"

Le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, a appelé, lundi, la commission "6 + 6" conjointe avec le Haut Conseil d’Etat à se concerter à nouveau pour aboutir à des lois électorales "consensuelles".

C'est ce qui ressort de l'intervention de Saleh lors d'une séance de la Chambre des représentants à Benghazi, qui a examiné l'annonce de la commission "6 + 6", mardi, de la signature par ses membres des lois régissant les élections présidentielles et législatives, et ce, au terme des discussions qui se sont poursuivies durant deux semaines dans la ville marocaine de Bouznika.

"Nous, à la Chambre des représentants, avons fait ce qu'il nous était demandé pour parvenir aux élections", a déclaré Saleh, ajoutant : "Je pense que la commission (6 + 6) devrait recommander la poursuite des consultations entre ses membres, pendant encore une semaine ou deux, afin de parvenir à des lois consensuelles."

Et de poursuivre : "Les conclusions de la commission "6 + 6" font toujours l'objet de certaines réserves, bien que la commission tire sa légitimité de la Déclaration constitutionnelle (une Constitution transitoire élaborée après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011) et non du président de la Chambre des représentants ou du président du Haut Conseil d'État, de même que les présidents des deux conseils n'ont pas le droit de procéder à des amendements".

"À la Chambre des représentants, nous n'avons pas reçu officiellement ces lois de la commission "6 + 6" pour en débattre, mais d'après ce que je sais du projet élaboré au Maroc, je constate que l'un des points de ces lois aura pour effet de perturber les élections, à savoir le point relatif à la tenue d'un second tour obligatoire lors de l'élection présidentielle", a poursuivi Saleh.

Et le président du Parlement libyen de souligner : "Même si le candidat obtient 99 % des voix, un second tour devra avoir lieu. Ce point très étrange et sans précédent n'a pas d'analogue dans les pays du monde".

Saleh a expliqué que "des appréhensions ont été exprimées sur la question de la double nationalité", ajoutant : "Les Libyens ont vécu certaines circonstances qui les ont poussés à prendre une autre nationalité, et les lois internationales autorisent la double nationalité. Je suis toutefois de l'avis que le président ne devrait pas être titulaire d'une autre nationalité, mais devrait y renoncer après avoir remporté les élections".

Bien que les membres de la commission "6 + 6" aient signé les lois électorales, mardi dernier, les présidents de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d'État libyens, Aguila Saleh et Khaled Al-Mechri, n'ont pas apposé leur signature sur le document, comme prévu, malgré leur présence au Maroc à ce moment-là.

Après la signature, Khaled Al-Mechri a écrit sur son compte Twitter : "Bien que l'amendement 13 considère les travaux de la Commission comme définitifs et contraignants, nous espérons que la Commission elle-même permettra une meilleure compréhension de certains points lors des prochaines réunions."

Dans ce contexte, le Haut Conseil d'État a annoncé, dans un communiqué, que le responsable du comité qui le représente au sein de la commission "6 + 6", Omar Boulifa, a transmis au président de la Chambre des représentants le projet de loi régissant l'élection du président de l'État et de l'Assemblée nationale, qui a fait l'objet d'un accord au sein de la commission mixte, afin qu'il soit publié conformément aux dispositions de l'article (30) du 13e amendement constitutionnel.

La commission "6 + 6" a été constituée conformément au 13e amendement de la Déclaration constitutionnelle.

Selon l'accord entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d'État, la Commission a été chargée de préparer des lois électorales "consensuelles" en vue de l'organisation d'élections permettant de résoudre la lutte pour le pouvoir entre un gouvernement nommé par la Chambre des représentants, au début de 2022 et le gouvernement d'unité nationale présidé par Abdul Hamid Dbeibeh, qui refuse de céder le pouvoir si ce n'est à un gouvernement issu d'un nouveau parlement élu.

Les lois proposées par la commission "6 + 6" ont été contestées par un certain nombre de députés des deux chambres et de partis politiques, qui ont demandé leur modification, mais la Commission a déclaré que ses lois étaient "définitives et exécutoires".

Source : AA

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