Algérie-France : La droite française veut l’abrogation de l'accord de 1968 sur l’immigration

La droite française relance le débat sur l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration qui donne des avantages aux ressortissants algériens dans le pays. Plusieurs acteurs de ce courant politique relancent la compagne pour l’abrogation de cet accord. La dernière intervention dans ce sens est celle de l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron (mai 2017-juillet 2020) Édouard Philippe.

Dans un entretien paru dans L’Express, Philippe a noté une « particularité nette » en faveur des immigrés algériens, estimant qu’« aucun ressortissant d’un autre État ne bénéficie de tels avantages ».

« Cet accord détermine complètement le droit applicable à l’entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C’est une particularité très nette. Aucun ressortissant d’un autre Etat ne bénéficie de tels avantages », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Bien entendu, il y a des relations historiques extrêmement puissantes entre la France et l’Algérie, mais le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié ».

Pour lui, il s’agit d’une « immigration du fait accompli », affirmant également que « depuis le début des années 2000, l’augmentation de la population française est de 9 % tandis que le nombre d’étrangers a augmenté de 53 % ».

Avant Edouard Philipe, l’estocade contre les accords de 1968 a été portée par un ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Dans une interview au magazine Le Point en mai dernier, le diplomate français a appelé les autorités du pays « à annuler l’accord, même s’il faut aller au clash avec l’Algérie ».

N’excluant pas une réaction de l’Algérie « à une telle décision par la rupture pure et simple des relations diplomatiques avec Paris, Xavier Driencourt a estimé nécessaire que la France franchisse un tel pas ».

L’Algérie tient à l'accord

Toujours au mois de mai dernier, les responsables du parti Les Républicains, dont le président Éric Ciotti, ont proposé d’amender la Constitution « pour mettre fin à la primauté de la législation européenne et les accords internationaux sur les lois françaises », en citant l’accord de 1968 avec l’Algérie.

Pour les autorités algériennes, il n’est pas question de revenir sur l’accord. Dans sa dernière interview accordée en décembre dernier, au quotidien français Le Figaro, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a soutenu que « ce texte doit être respecté, du moins tant qu’il est en vigueur ».

Pour rappel, l’accord a été signé en 1968, six ans après l’indépendance de l’Algérie, pour régir la mobilité entre les deux pays et les conditions de séjour des ressortissants algériens en France, afin de combler la situation de vide juridique laissée par l’indépendance de l’Algérie en 1962.

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