On compte aujourd’hui 17 journalistes poursuivis en justice en raison de leur devoir professionnel mais aussi et surtout de leurs opinions, a regretté le président du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi.
S'exprimant, jeudi, à Tunis, lors d'un colloque, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui coincide avec le 3 mai de chaque année, Jelassi a dit regretter l'engagement de "poursuites judiciaires contre des journalistes pour avoir critiqué des responsables, dénonçant des procès politiques par excellence".
Les tribunaux intensifient leurs poursuites portant atteinte à la liberté d’expression, a-t-il accusé.
Une telle situation donne une image rabaissée du paysage médiatique en Tunisie post-2011, a dénoncé le président du Snjt, soulignant que le paysage actuel est émaillé de procès récurrents, d’interdictions de travail, de pratiques de blackout et de refus d'accès à l'information, devenus le lot quotidien des journalistes tunisiens.
Bilan : Le classement de la Tunisie en matière de liberté de la presse a plongé de 48 points (en seulement 3 ans), passant du 73e rang en 2020 et à 121e rang en 2023.
Il a souligné que les autorités officielles s'appuient aujourd'hui sur un arsenal juridique rétrograde et liberticide qui consacre la répression et la logique des procès, citant en exemple les décrets-lois n°54 et n°19 qui font obstacle à l'accès à l'information.
Pour sa part, Nidhal Jurdi, le représentant du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Tunisie a affirmé que plusieurs rapporteurs de comités onusiens, dont ceux concernés par la liberté d'expression, les réunions pacifiques ainsi que celui chargé de la promotion des droits de l'homme, ont été unanimes à dénoncer dans une lettre conjointe adressée à la Tunisie le 23 janvier 2023, la non-conformité du décret-loi 54 avec les normes internationales des droits de l'homme relatives à la liberté de la presse et d'expression.
Source : Webdo