La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a mis en avant, dimanche à Rabat, la feuille de route élaborée par le Maroc, en vue d’aligner son secteur financier sur le développement durable.
Fettah qui représentait le Maroc lors d’une Table ronde de haut niveau, organisée sous le thème « Le financement climatique pour réaliser une transformation durable », en marge des réunions annuelles conjointes des institutions financières arabes, a souligné que cette feuille de route décrit les actions et les engagements des différents acteurs du secteur financier dans le but de soutenir le rôle du secteur dans les projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Dans ce sens, la ministre a fait état d’ »une volonté de revoir cette feuille au vu des évolutions rapides dans ce domaine », rappelant que le problème du financement du climat est central et constitue l’une des contraintes les plus importantes auxquelles est confronté un ensemble de pays, dont le Maroc.
Citant un rapport de la Banque mondiale, Fettah a fait savoir que l’investissement total nécessaire pour mettre le Maroc sur une voie à faible émission de carbone et résiliente s’élèvera à environ 78 milliards de dollars jusqu’à la fin de 2050.
À cet égard, Fettah a passé en revue l’engagement multidimensionnel du Royaume sur les questions climatiques, relevant l’ambition de la contribution déterminée au niveau national pour réduire les gaz à effet de serre de 45,5 % d’ici 2030, dans le cadre d’une stratégie intégrée de développement bas carbone d’ici 2050, visant la transition vers une économie verte en cohérence avec les objectifs de durabilité, et le renforcement des capacités de résilience, d’adaptation et de protection de l’environnement, sur lesquelles repose le Nouveau modèle de développement du Royaume.
Aussi, le Maroc a mis en œuvre un grand nombre d’initiatives, qui concernent les secteurs de l’agriculture, des transports, de l’économie bleue, de l’économie d’eau et de la gestion durable des déchets solides et liquides, ce qui incarne « l’engagement ferme du Royaume envers le principe de durabilité », a-t-elle fait valoir.
Il a également lancé des projets structurants dans des domaines vitaux comme les énergies renouvelables, le Maroc menant, a-t-elle dit, une politique volontariste d’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. « Le Maroc prévoit d’atteindre 52 % d’énergies renouvelables, d’ici 2030, dans le mix énergétique dédié à la production d’électricité comme stipulé dans notre contribution déterminée au niveau national », a-t-elle rappelé.
L’implication du secteur financier est impérative
Revenant sur l’adéquation du secteur financier, Fettah a fait remarquer que cette démarche se veut un levier essentiel pour le succès de la transition verte, en mobilisant efficacement l’épargne et en la canalisant efficacement vers des activités respectueuses du climat.
Et la ministre d’expliquer que cette démarche nécessite notamment la prise en compte des risques climatiques sur la stabilité financière dans le cadre des politiques de précaution fixées par les différentes instances de surveillance, ainsi que des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui affectent directement ou indirectement la performance des portefeuilles d’investissement.
Ce processus requiert également de développer des mécanismes de financement innovants pour les projets verts, ainsi que développer des partenariats entre les secteurs public et privé comme un moyen prometteur pouvant apporter des solutions pratiques compte tenu des contraintes actuelles sur les finances publiques, a relevé la ministre.
Dans ce même sillage, la ministre a mis en relief la nécessité de développer une vision intégrée et globale qui concerne le secteur financier avec toutes ses composantes pour suivre le rythme des besoins des acteurs économiques dans le domaine de la transition vers une économie verte et développer des mécanismes incitatifs pour accroître le rôle du secteur privé dans ce domaine.
À un niveau international, et étant donné que les ressources financières locales ne suffiront pas à elles seules à remplir les engagements pris dans le cadre de la mise en œuvre de projets d’atténuation ou d’adaptation, l’appui financier international et la mobilisation de financements confessionnels permanents revêtent une grande importance, a-t-elle, par ailleurs, noté.
Et de poursuivre que le problème de l’accès à ces financements se pose, d’où la nécessité de développer des mécanismes plus flexibles, ainsi que le renforcement des capacités dans les domaines financier, réglementaire, institutionnel et de suivi-évaluation, afin de permettre l’accès à ces fonds.
Source : infomediaire