La ville de Haffouz (gouvernorat de Kairouan), au centre de la Tunisie, a vécu un weekend tendu après les funérailles du footballeur Nizar Issaoui, inhumé vendredi 14 avril. Il était décédé quelques heures auparavant succombant à ses brûlures, après s’être immolé par le feu lundi dernier.
Des affrontements entre les forces de l’ordre et des citoyens ont émaillé les funérailles de Issaoui, « des manifestants ayant jeté des pierres sur la police qui a tiré des gaz lacrymogènes », a rapporté la radio Diwan FM. Des centaines d’habitants de la région, en colère, se sont rassemblés devant la maison du défunt avant d’accompagner le cercueil, enveloppé du drapeau de la Tunisie, au cimetière de la ville.
Avant l’arrivée de la dépouille, « plusieurs personnes se sont rassemblées à proximité du poste de police de la ville, ce qui a provoqué le blocage de la route principale » et « des renforts de sécurité sont arrivés des différentes délégations de Kairouan et des autres gouvernorats, en prévision d'éventuels dérapages », a relevé pour sa part Mosaïque FM.
Jeudi soir, aussitôt la nouvelle du décès du footballeur tombée, des confrontations nocturnes entre les forces de l'ordre et les habitants avaient eu lieu.
Nizar Aissaoui est décédé, dans la nuit de jeudi à vendredi, au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, succombant à ses brûlures après s’être immolé par le feu, lundi, devant le district de la police à Haffouz, sa ville natale.
Selon le quotidien Alchourouk, Issaoui avait indiqué avoir été accusé d'être impliqué dans une affaire terroriste, alors qu’il ne faisait que porter plainte contre un marchand de fruits qui vendait les bananes à 10 dinars le kilo (Le prix de vente de ce fruit a été fixé par le ministère du Commerce, en mars dernier, à 5 dinars/kg).
Sur une vidéo partagée lundi dernier sur les réseaux sociaux et visionnée par Anadolu, on voit Nizar Issaoui furieux, entouré par une foule en ébullition, racontant sa mésaventure avant de mettre le feu à son corps.
« Notre seule et unique revendication est que l’on rende justice à mon frère … Nous n’avons aucune autre revendication », a affirmé Maher Issaoui, le frère du défunt, dans des déclarations à la presse, lors des funérailles.
Source : AA