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- Le 22 Novembre 2024
L'Italie a enregistré une hausse spectaculaire (+317%) du nombre de migrants et de réfugiés arrivant dans le pays par voie maritime au cours des trois premiers mois de l'année, en comparaison avec la même période en 2022, a déclaré un responsable du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Entre janvier et mars de cette année, quelque 26 800 migrants sont arrivés en Italie par voie maritime, contre 6 400 au cours de la même période en 2022, a déclaré à Anadolu Federico Fossi, responsable de l'information du HCR en Italie.
"Nous constatons, pour la troisième année consécutive, une augmentation du nombre de personnes arrivant en Italie par la mer", a-t-il déclaré à Anadolu.
Les personnes fuyant la guerre et les persécutions, ainsi que d'autres fuyant la crise économique, sont les plus nombreuses à traverser la Méditerranée depuis l'Afrique du Nord pour se rendre en Italie.
Raisons de l'augmentation des arrivées
Le responsable de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a expliqué que plusieurs facteurs ont contribué à l'augmentation du flux des migrants vers l'Italie.
Alors que les arrivées par voie maritime augmentent généralement au printemps et en été, l'hiver dernier a également vu une augmentation des traversées de migrants en raison de conditions climatiques plus clémentes que les normales saisonnières.
"L'hiver a été relativement doux. Les arrivées ne se sont donc pas arrêtées pendant les mois d'hiver, comme cela a été le cas, par exemple, ces dernières années. Les conditions météorologiques clémentes ont de toute évidence favorisé l'augmentation du nombre d'arrivées", a-t-il déclaré.
Un autre facteur réside dans les conflits et les crises qui éclatent dans certains pays dont sont originaires les réfugiés et les migrants, ainsi que dans les pays de transit.
Et Fossi d’expliquer que certaines des personnes arrivées en Italie fuyaient la guerre et les persécutions, les violations des droits de l’Homme, l'inflation galopante, la crise économique, l'insécurité alimentaire et l'urgence climatique.
"Il y a également des situations particulières dans certains pays, où des personnes sont forcées de fuir leurs maisons ou choisissent de le faire. De plus, il y a les conditions de vie et les conditions humanitaires dans les pays hôtes et les pays de transit", a-t-il ajouté.
La Tunisie, principal pays de départ
Le nombre de personnes embarquant pour l'Italie depuis la Tunisie, qui est le principal pays par lequel transitent les migrants, est en forte augmentation cette année, a déclaré Federico Fossi.
Près de 58 % de toutes les arrivées par voie maritime en Italie proviennent de la Tunisie, contre 38 % de la Libye, qui était jusqu'à présent le principal pays de départ.
"La Libye était auparavant le principal pays de départ, ce qui nous indique qu'il y a une influence de ce qui se passe en Tunisie en termes de crise économique et de restrictions à l'encontre des ressortissants subsahariens", estime l’officiel onusien.
La Tunisie traverse actuellement une période de troubles politiques et économiques. Les médias rapportent que des ressortissants de Côte d'Ivoire et de Guinée fuient ce pays d'Afrique du Nord, après que les autorités tunisiennes ont affirmé que les migrants présents dans le pays étaient impliqués dans des activités criminelles.
De nombreux réfugiés cherchent à présent des moyens de quitter la Tunisie, craignant d'être arrêtés et expulsés, ou d'être victimes de violences.
Les chiffres avancés par Fossi confirment également cette hypothèse, puisqu'ils font état d'une augmentation du nombre de Subsahariens arrivant en Italie cette année. Près de 17 % d'entre eux sont originaires de Côte d'Ivoire, tandis que 16 % sont originaires de Guinée.
Les Sud-Asiatiques représentent également une part importante des arrivées en provenance de Tunisie, dont 9 % du Bangladesh et 8 % du Pakistan.
Une voie maritime périlleuse
La voie maritime de la Méditerranée centrale, qui passe par la Libye et la Tunisie pour rejoindre l'Italie, est considérée comme la plus dangereuse pour les migrants qui souhaitent se rendre en Europe.
"La voie de la Méditerranée centrale est la plus dangereuse. Nous estimons qu'en moyenne, 70 à 80 % des décès (de migrants) en Méditerranée sont enregistrées sur cette voie", a déclaré Fossi, soulignant que la distance et les embarcations impropres à la navigation rendent cette voie encore plus risquée.
Il faut environ une nuit pour atteindre l'Italie depuis la Tunisie, tandis que la traversée depuis la Libye peut durer jusqu'à cinq jours, en fonction de la région du pays d'où les migrants embarquent.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), quelque 441 migrants ont disparu ou péri en Méditerranée centrale depuis le début de l'année.
Des chiffres qui risquent d'augmenter
Selon Federico Fossi, le nombre de migrants arrivant par voie maritime devrait continuer à augmenter en raison du "beau temps" et des conflits en cours dans les pays d'origine des réfugiés.
"Il faut reconnaître que, malheureusement, la situation dans les pays d'origine des réfugiés comme dans les pays de transit ne va pas en s'améliorant. Nous savons qu'il y a beaucoup de conflits. Et nous ne voyons pas de solution à tous ces conflits".
En 2022, plus de 105 000 réfugiés et demandeurs d'asile sont arrivés en Italie par voie maritime, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ce nombre avait chuté à 67 000 en 2021.
Source : AA