Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Des violences communautaires perpétrées entre juin 2022 et mars 2023 dans le territoire de Kwamouth, dans l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC), ont fait au moins 300 morts lors de cycles d’attaques et de représailles, a déclaré Human Rights Watch, jeudi, appelant les autorités à traiter de « toute urgence les litiges de longue date ».
Le gouvernement avait dénombré « plus de 180 » morts dans ce conflit entre les communautés Teke et Yaka dans la province de Mai - Ndombe. Les violences qui ont éclaté en juin dernier ont fait « au moins 300 morts lors de cycles d'attaques et de représailles », écrit Human Rights Watch (HRW) dans son rapport consulté par Anadolu.
Des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre, « ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé », explique le rapport.
Certains membres des forces de sécurité congolaises déployées pour endiguer les violences « auraient commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles », détaille l’organisation.
« Le gouvernement n’a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n’a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50 000 personnes déplacées par les violences », ajoute la même source.
« Les autorités congolaises devraient prendre d’urgence les mesures nécessaires pour protéger les civils dans l’ouest du pays contre de nouvelles attaques et faire respecter l’Etat de droit », a déclaré Thomas Fessy, chercheur senior sur la République démocratique du Congo à Human Rights Watch.
« Il est crucial de traduire en justice les responsables des violences meurtrières à Kwamouth et de répondre aux griefs sous-jacents », recommande-t-il, appelant les autorités à mener une enquête « complète et impartiale » sur les tueries.
Le même responsable a appelé à faciliter l’accès à « l’aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin ». Les autorités n’ont pas contredit le bilan des violences.
« Sans doute, nous avons été débordés au départ, mais nous avons repris la situation en main dans la majorité d’entités », a déclaré à Anadolu, Rita Bola, gouverneure de la province de Mai-Ndombe.
« Des dizaines d’assaillants sont jugés et d’autres le seront au fur et à mesure que l’autorité de l’Etat est en train d’être restauré », s’est défendu la gouverneure.
Le conflit a débuté dans la province de Maï-Ndombe mais s'est étendu à la province voisine de Kwilu, proche de la capitale Kinshasa.
Les originaires Teke possèdent une grande partie des terres et titres coutumiers du territoire de Kwamouth situé dans la province occidentale de Mai-Ndombe, mais ont vendu ou cédé leurs propriétés à d’autres peuples dont de Yaka, Mbala et Suku issues des provinces voisines.
Le conflit a éclaté lorsque les chefs coutumiers ont imposé une taxe controversée aux Yaka et autres. Les tensions étaient palpables tout au long de l’année 2021 mais ont culminé en 2022 avec des attaques des milices alliées aux communautés rivales.