L'Italie insiste auprès du Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il débloque les négociations avec la Tunisie, qui sont au point mort depuis des mois. Des réformes profondes étant exigées du président Kais Saied pour débloquer ces crédits.
Le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré à l'agence de presse Reuters, dimanche, que son gouvernement soutenait l'octroi d'un prêt de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie, craignant que le pays ne soit déstabilisé sans ces fonds, ce qui déclencherait une nouvelle vague de migration irrégulière vers l'Europe.
Tajani s'est entretenu à ce sujet avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et l'a exhortée à faire preuve de souplesse afin d'éviter un éventuel effondrement financier du pays d’Afrique du Nord.
"J'ai insisté sur la nécessité pour le Fonds d'intervenir rapidement en faveur de la stabilisation et de la croissance de la Tunisie, en lui apportant un soutien économique et financier", a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie italienne a expliqué qu'il avait évoqué le problème avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et qu'il avait également soulevé la question avec ses homologues slovène et croate, vendredi, en amont de la prochaine réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE.
Lors de sa prise de fonctions, en octobre, le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni s'était engagé à réduire les flux migratoires illégaux, mais les chiffres n'ont fait qu'augmenter depuis lors. Selon des données non officielles des Nations Unies, 12 000 des migrants irréguliers qui ont rejoint le territoire italien cette année ont pris la mer depuis la Tunisie, contre 1 300 au cours de la même période en 2022.
La question a pris une tournure encore plus dramatique à la fin février, lorsqu'au moins 86 migrants ont trouvé la mort dans un naufrage au large du sud de l'Italie.
"La migration irrégulière incontrôlée ne peut être réduite qu'en améliorant les conditions de sécurité et de stabilité économique", a déclaré Tajani, ajoutant que l'Italie s'efforçait de développer les opportunités de formation pour les Tunisiens en tant qu'alternative à la migration.