Iran : 22 000 manifestants bénéficient de mesures d'amnistie

L'Iran a accordé, lundi, des mesures d'amnistie à 82.000 personnes, dont 22.000 manifestants, selon le Chef du Pouvoir Judiciaire.

Lors d'une réunion du Haut Conseil du Pouvoir Judiciaire, Gholamhussein Mohseni Ejei a déclaré qu'à ce jour 82.000 personnes ont été amnistiées suite à un décret émis le mois dernier par le Guide Suprême de l'Iran, l'Ayatollah Ali Khamenei.

Parmi ces personnes, 22 000 avaient fait l'objet d'une condamnation en rapport avec les troubles ou avaient été graciées avant que les verdicts ne soient prononcés à leur encontre, a ajouté Mohseni Ejei.

Sur les 60 000 autres, environ 25 000 ont été libérées ou leurs peines de prison ont été annulées. D'autres détenus, au nombre de 34 000, ont bénéficié d'une réduction de peine.

Le Chef du pouvoir judiciaire a toutefois précisé que les personnes accusées de "crimes violents et de vols" ne bénéficiaient pas de l'amnistie générale.

L'ayatollah Khamenei a accepté, début février, d'accorder une amnistie générale à des dizaines de milliers de prisonniers, y compris ceux qui ont été arrêtés lors des récentes manifestations qui ont secoué le pays.

Cette amnistie faisait suite à une proposition de Gholamhussein Mohseni Ejei, qui préconisait la grâce et l'allègement des peines pour un "nombre important" de condamnés et de prévenus.

Le décès de Mahsa Amini, 22 ans, lors de sa garde à vue à la mi-septembre, a déclenché des manifestations dans tout le pays, donnant lieu à des milliers d'arrestations.

Selon les autorités iraniennes, au moins 200 personnes ont été tuées lors de ces troubles. Les groupes occidentaux de défense des droits de l'homme estiment toutefois que le bilan s'élève à plus de 500 décès.

Plus d'une douzaine de manifestants ont été condamnés à mort par le pouvoir judiciaire, et quatre d'entre eux ont déjà été exécutés.

L'amnistie ne concerne pas les personnes condamnées pour espionnage au profit d'agences étrangères ou pour affiliation à des groupes hostiles à la République islamique.

L'annonce du Chef du pouvoir judiciaire est intervenue alors que l'Iran et les États-Unis sont engagés dans des négociations indirectes en vue d'un échange de prisonniers, un porte-parole du ministère des affaires étrangères ayant déclaré, lundi, que Téhéran était "prêt" à conclure cet accord.

Hossein Amir-Abdollahian, ministre des affaires étrangères a déclaré à la télévision d'État, dimanche, que l'Iran était parvenu à un accord en vue d'un échange de prisonniers avec les États-Unis. Cette affirmation a toutefois été démentie par Washington.

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