Certains pays européens, dont la France, rejettent les demandes de visa déposées par les Marocains et utilisent cette question comme moyen de pression sur le Maroc pour obtenir des avantages politiques et économiques.
Depuis quelques années, certains pays européens refusent des dizaines de milliers de demandes de visa déposées par les Marocains pour diverses raisons. En 2021, les pays européens ont rejeté 157 000 demandes, soit 27,6 % des demandes de visa déposées au Maroc.
Selon les données publiées sur le site « SchengenVisa Info » le 21 février, les Marocains dont les demandes de visa n'ont pas été acceptées en 2021 ont payé 3 millions d'euros (soit 3 millions 185 mille dollars) en frais de demandes de visa d'entrée dans les pays européens.
Le Maroc est le cinquième pays au monde en termes de demandes de visa Schengen, alors que le pays enregistre le taux de refus le plus élevé.
Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), a critiqué le fait que de nombreux citoyens marocains ne se voient pas accorder de visa pour entrer dans les pays européens, bien qu'ils remplissent les conditions, estimant que les raisons de ce refus sont d'ordre politique.
Tout en soulignant que la France est le pays qui rejette le plus les demandes de visa des Marocains, Ghali a déclaré que l'Europe utilise cette question comme un moyen de pression sur le Maroc pour obtenir des avantages politiques et économiques.
Il a également attiré l'attention sur le fait que ce problème existait déjà auparavant, mais qu’il s’est aggravé ces derniers temps.
Le président de l'AMDH a affirmé que la question des visas occupe une place importante dans l'équilibre politique des pays européens et que l'Europe essaie d'apparaître comme une grande puissance.
Par ailleurs, Ghali a indiqué que "l’Europe se sert de cette question, dans le contexte de la concurrence économique à laquelle elle est confrontée, comme moyen de pression sur certains pays comme le Maroc". Il a également précisé que l'Association marocaine des droits humains a demandé au gouvernement d'appliquer le principe de réciprocité à la France par rapport à cette question.