Des milliers de Tunisiens ont manifesté, samedi, dans cinq gouvernorats du pays, contre la dégradation de la situation économique et sociale dans le pays.
Le correspondant d'Andalou a rapporté que les manifestations, ont eu lieu dans les gouvernorats de Béja, du Kef (nord-ouest), de Siliana (centre), de Gafsa (sud) et de Mahdia (est), à l'appel de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt, centrale syndicale).
Dans son allocution prononcée lors du rassemblement de protestation à Béja, le secrétaire général adjoint de l’Ugtt, Sami Tahri, a déclaré : « Nous sommes ici pour faire entendre la voix de chaque travailleur, de chaque Tunisien, qui endure l'oppression, la souffrance, la corruption et l’autocratie ».
« Nous devons être unis. Nous serons vent debout contre l’autocratie (…) Nous lui demanderons des comptes », a déclaré Tahri.
Et le secrétaire général adjoint de l’Ugtt d’ajouter : « Le droit de toutes les régions marginalisées à une vie meilleure est aujourd'hui une priorité (...) Nous avons fait une révolution pour la liberté, la dignité, le droit au travail et la justice sociale. Cependant, aujourd’hui, nous faisons le constat d'une situation sociale qui ne cesse de se dégrader ».
« Nous nous sommes retrouvés dépourvus des besoins les plus élémentaires de la vie. Les secteurs de la santé, des transports et de l'éducation se sont effondrés (…) Nous ne resterons pas silencieux face à ce sabotage qui résulte de l’échec des gouvernements qui se sont succédé après la révolution », a déploré Tahri.
« Le 25 juillet 2021 (date à laquelle le président Kaïs Saïed a annoncé ses mesures d’exception) avait suscité tant d’espoir pour sauver le pays et nous faire sortir du gouffre dans lequel les gouvernements post-révolution nous ont placés, mais malheureusement cette date ne s'est pas muée en processus, et un gouvernement qui œuvre contre les intérêts de la Tunisie a été formé », a estimé Tahri.
Jusqu’à 13h40 (GMT), les autorités tunisiennes n'ont émis aucun commentaire sur ces manifestations annoncées par l’Ugtt à la date du 3 février, pour dénoncer « Le coup porté au travail syndical et la dégradation de la situation économique du pays ».
Fin janvier dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, lors d’une visite inopinée à la caserne de la Garde nationale d'El Aouina dans la capitale Tunis, que « Le droit syndical est garanti par la Constitution mais ne peut être instrumentalisé à des fins politiques ».