Le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste, a émis des mandats de dépôt à l’encontre de cinq figures de l’opposition en Tunisie, à la suite de la vague d’arrestations qui a débuté le 11 février courant.
C’est ce qui ressort des publications partagées par l’avocate de la défense, Inès Harrath, sur son compte sur le réseau social Facebook.
Les mandats de dépôt ont été émis à l’encontre des deux dirigeants du Front de salut national, Jawhar Ben Mbarek et Chaima Issa, du secrétaire général du « Parti Républicain » Issam Chebbi, du militant politique et avocat Ridha Belhaj, et de l’avocat et ancien secrétaire général du « Courant démocrate », Ghazi Chaouachi.
Selon l’avocate des prévenus, « Le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste a émis des mandats de dépôt à l’encontre de Issa, Ben Mbarek, Chebbi, Belhaj et Chaouachi ».
Pour l’heure, les autorités tunisiennes n’ont émis aucune déclaration officielle à ce sujet.
Plus tôt samedi, l'avocat Samir Dilou a déclaré que le comité de défense a décidé de boycotter les plaidoiries « en raison de l’absence des conditions nécessaires pour un procès équitable ».
Les autorités tunisiennes procèdent depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, deux magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats et des militants politiques.
Le 14 février courant, le président de la République, Kaïs Saïed, a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.
À maintes reprises Saïed a insisté sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais l'opposition l'accuse d'instrumentaliser la justice pour traquer ceux qui rejettent les mesures d'exception qu’il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions relatives aux mesures d'exception, ont été prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'État « d'un péril imminent », mettant l'accent sur la préservation des droits et des libertés.