Des dizaines de personnes se sont rassemblées au port de Sousse (est) ce dimanche, et s'apprêtent à organiser une autre manifestation devant l'ambassade d'Italie en Tunisie, jeudi.
Des dizaines d'activistes de la société civile ont organisé, dimanche, un rassemblement de protestation au port commercial de Sousse, à l'est de la Tunisie, exigeant le renvoi des «déchets italiens» au pays d'origine.
En juillet dernier, les autorités douanières dudit port ont saisi 282 conteneurs de «déchets plastiques toxiques» en provenance d'Italie, et qui «ne sont pas conformes aux normes d'importation de déchets dans le monde».
Les manifestants ont scandé des slogans tels que "Pas de souveraineté nationale sans souveraineté environnementale" ou en encore "tous ensemble pour le renvoi des déchets à leur source". Les protestataires ont également lancé un appel aux autorités italiennes pour la récupération de ces déchets.
Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, l'entrée au port a été bloquée pendant une heure après sa fermeture par les manifestants dans un geste symbolique de protestation.
Les activistes ont appelé les autorités tunisiennes à agir avec le sérieux et la diligence voulus dans ce dossier, notamment par les voies diplomatiques, afin de faire pression sur la partie italienne pour qu'elle récupère ses déchets qui se trouvent toujours dans le port de Sousse.
Dans une déclaration à l'Agence Anadolu, Hamdi Salah, activiste de la société civile a affirmé qu'un rassemblement similaire se tiendra jeudi prochain devant l'ambassade d'Italie.
"Nous allons déposer des sacs poubelles remplis de fleurs devant l'ambassade d'Italie. Ce sera un message que nous souhaitons adresser au peuple et au gouvernement italiens pour qu'ils soutiennent les Tunisiens à éliminer les conséquences de cette catastrophe du gouvernorat de Sousse. Aujourd'hui, notre action est relativement une forme d'escalade. Bloquer l'entrée des camions au port pendant une heure était symbolique. Nous ne souhaitons pas l'escalade et espérons trouver des solutions avant de franchir d'autres étapes", a-t-il expliqué.
Pour sa part, Hassan Belkacem, président du Conseil arabo-africain pour le développement durable (non gouvernemental), a déclaré à l'Agence Anadolu que la question a pris un tournant différent, signalant des problèmes avec la société de transport ainsi que la société italienne qui a envoyé ces déchets. Il a indiqué que les autorités tunisiennes n'ont pas pris jusqu'à présent les mesures administratives et juridiques nécessaires.
Il est à rappeler qu'en juillet dernier, les autorités douanières de la ville côtière de Sousse, ont saisi des conteneurs de déchets toxiques en provenance d'Italie, qui ne correspondent pas aux normes d'importation de déchets dans le monde, ce qui a déclenché des réactions de colère dans le pays.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs responsables tunisiens ont été arrêtés. Parmi lesquels, figurent, l’ancien ministre de l’Environnement au gouvernement Mechichi, Mustapha Laroui, un chef de cabinet, un ancien directeur général et deux directeurs de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), deux autres directeurs à l'Agence nationale pour la protection de l'environnement (ANPE), un cadre de la douane, le propriétaire d'un laboratoire privé, un transitaire et un agent de la poste.
L'importation de déchets est interdite conformément aux conventions internationales signées par la Tunisie dont la Convention de Bale sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination et la Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique.
Lors de sa visite à Rome, vendredi dernier, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, s'est entretenu avec son homologue, Luigi Di Maio, du dossier du retour des déchets italiens à leur source.
Source : AA