Algérie : le frère de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika lourdement condamné pour « blanchiment d’argent »

Le pôle pénal économique de financier près le tribunal de Sidi M’ hamed d’Alger, en Algérie, a prononcé, ce mercredi, de lourdes peines contre des accusés poursuivis pour « blanchiment d’argent, issu de la corruption », dont le frère et conseiller de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika (décédé en septembre 2021), Saïd Bouteflika.

Ce dernier, en détention depuis 2019, a écopé de 12 ans de prison ferme et d'une amende de plus de 58 mille dollars. Considéré comme l’un des hommes clé du régime de son frère aîné, l’ex-président de la république algérienne, Said Bouteflika avait refusé de répondre aux questions du juge à l’ouverture du procès « considérant que les enquêteurs ont perquisitionné sa maison, en son absence et en l’absence de ses proches ».

Il avait plaidé la « nullité des procédures concernant cette affaire ». Plusieurs hommes d’affaires considérés comme étant des proches de Saïd Bouteflika ont été jugés et condamnés dans la même affaire. Deux d’entre eux ont eu la même sentence que lui, en l’occurrence Ali Haddad et Ahmed Mazouz.

La plus lourde peine a été prononcée à l’encontre de l’homme d'affaires Mahiedine Tahkout, condamné à 15 ans de prison ferme. Les frères Kouninef (Réda, Abdelkader, Karim et Noah-Tarek), qui était aussi des puissants hommes d'affaires sous Bouteflika, ont écopé de 10 ans fermes. En fuite à l’étranger, leur sœur, Souad Kouninef a été condamnée par contumace à 15 ans de prison avec confirmation du mandat d’arrêt international lancé contre elle.

Le tribunal a aussi prononcé des peines de 8 ans de prison ferme contre l’homme d’affaires Mohamed Bairi, 5 ans pour les frères Mahiedine Tahkout (Hamid Rachid et Nacer), et 2 ans pour l’ancien député Tahar Missoum. Le fils d’Ali Haddad, Ghilas, accusé d’implication dans une tentative de paiement par son père d’un cabinet de lobbying américain pour le faire sortir de prison, a écopé de 3 ans fermes.

Aboud Achour, ancien PDG de la Banque nationale d’Algérie (BNA), a été condamné, pour sa part, à 2 ans de prison ferme et une amende de plus de 3600 dollars. Le tribunal a prononcé également des peines allant d’une année de prison avec sursis à 10 ans de prison ferme à l’encontre d’autres accusés, comme il a relaxé plusieurs d’autres.

Le juge a aussi obligé les condamnés à payer solidairement une amende de 400 milliards de dinars (2,93 milliards de dollars) au Trésor public. Dans son réquisitoire le 25 janvier dernier, le parquet avait requis une amende de 500 milliards de dinars (3,7 milliards de dollars).

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