Tunisie: l’Union générale tunisienne du travail condamne l'arrestation de l'un de ses membres

L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a condamné, ce mercredi, l'arrestation d'un de ses membres, sur fond d'appel à la grève des travailleurs du secteur des autoroutes en Tunisie.

C’est ce qui ressort d'un communiqué du syndicat (le plus grand syndicat de Tunisie), examiné par le correspondant d'Anadolu.

L’UGTT "condamne l'arrestation d'Anis Kaabi, le Secrétaire Général du Syndicat de Tunisie Autoroute, par les forces de l’ordre au soir du mardi, à son domicile".

Pour le syndicat tunisien, l'opération "représente un coup porté au travail syndical, une violation des droits syndicaux, et une violation des accords internationaux ratifiés par l'Etat tunisien et des chapitres stipulés dans la Constitution de la République tunisienne sur le respect des libertés syndicales et du droit de grève“.

Il a également exprimé son "rejet absolu de ce qui a accompagné l'arrestation, qui a créé un état de peur de panique et a eu des effets négatifs sur les membres de la famille Kaabi", tenant "les parties responsables de cela pour pleinement responsables des répercussions et des résultats qui en découleront".

Dans son communiqué, l’UGTT a appelé à "la libération de Kaabi".

Il est à noter que le Syndicat de Tunisie Autoroute a appelé à deux journées de grève lundi et mardi, sur fond de "revendications sociales liées à l'augmentation des salaires", appelant "les syndicats, les syndicalistes et toutes les structures, à se mobiliser et à se préparer pour défendre le droit syndical, le droit de grève et les libertés publiques et individuelles par toutes les formes légitimes de lutte".

Dans l’immédiat, les autorités tunisiennes n'ont toujours pas commenté le communiqué de l’UGTT.

Le président Kaïs Saïed a déclaré, lors d'une visite qu'il a effectuée dans la journée du mardi, au siège de la caserne de la Garde nationale à El Aouina, dans la capitale, Tunis, que “le droit syndical est garanti par la Constitution, mais il ne peut se transformer en couverture pour des objectifs politiques qui ne sont un secret pour personne“.

Saïed a déclaré : "Quiconque entreprend de blocage des routes ou menace de le faire ne peut pas être exempté de sa responsabilité".

La Tunisie subit une crise économique et financière, exacerbée par les répercussions de la pandémie de coronavirus et du conflit en Ukraine, en plus des troubles politiques que le pays traverse depuis l’imposition des mesures d’exception par le président Saïed, le 25 juillet 2021, des dispositions qui ont été rejetées par la majorité des forces politiques et civiles du pays.

Les mesures les plus importantes prises par le président tunisien incluent la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et celle du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l'approbation d'une nouvelle Constitution par référendum, en juillet 2022, et la tenue d'élections législatives anticipées en décembre dernier.

Saïed, qui a entamé son quinquennat en 2019, a déclaré que ses mesures étaient "nécessaires et légales" pour sauver l'État d'un "effondrement total".

Source : AA

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