Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker, a annoncé que le taux de participation était de 4,71% au second tour des élections législatives anticipées dans les 3 premières heures du scrutin.
Lors d'une conférence de presse, tenue dimanche par Bouasker ce pourcentage est "positif et respectable", soulignant qu'il était meilleur que celui enregistré lors au premier tour et à la même heure (jusqu'à 11 heures du matin).
Il a ajouté que la tranche d'âge des électeurs de plus de 60 ans était la plus élevé avec 40%, tandis que seulement 1% des jeunes ont participé au scrutin jusqu'à onze heures, heure locale (GMT+1).
Bouasker a réitéré son appel aux jeunes à voter, affirmant qu'aucune violation n'avait été enregistrée et que le processus électoral se déroulait normalement.
Plus tôt dimanche, le scrutin a démarré en Tunisie pour le second tour des élections législatives anticipées, dans un contexte de crise politique et économique.
Le scrutin se poursuivra de huit heures du matin heure locale (07h00 GMT) à 18 heures (17h00 GMT).
Le nombre d'électeurs inscrits est de 7 850 000 en Tunisie, selon les chiffres de l'ISIE.
Il est prévu que les résultats préliminaires du second tour soient annoncés au plus tard le 1er février, alors que les résultats définitifs doivent être annoncés après clôture des recours au plus tard le 4 mars.
Le premier tour de ce scrutin avait eu lieu le 17 décembre dernier, permettant à 23 élus (20 hommes et 3 femmes) de gagner un siège au parlement, parmi 154 sièges possibles, alors que 7 circonscriptions à l'étranger sont restées sans candidats et des élections partielles seront organisées prochainement pour combler les postes vacants.
Le taux de participation au cours du premier tour n'a pas dépassé les 11,22 % des électeurs inscrits, ce qui a été considéré par certains partis politiques comme un "constat d'échec" des mesures exceptionnelles prises par le président Kais Saïed, appelant à une élection présidentielle anticipée.
Saïed avait indiqué, en réaction, que ce taux est meilleur que les pourcentages élevés qu'il a qualifiés de "frauduleux".
La Tunisie souffre d'une crise économique de plus en plus grave à cause de la pandémie covid-19 et de la guerre en Ukraine déclenchée depuis février 2022, facteurs qui s'ajoutent à une crise politique, dont les effets ne cessent de s'amplifier depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Saïed a décidé de prendre des mesures exceptionnelles, dont notamment la dissolution du perlement et du conseil de la magistrature, le limogeage du gouvernement et la légifération par le biais de décrets-lois.
Certaines parties tunisiennes considèrent que ces mesures consacrent un régime autocratique, alors que certains pensent qu'il s'agit d'un "réajustement du processus révolutionnaire" permettant de sauver le pays d'un écroulement certain.
Kais Saïed, dont le mandat avait commencé en 2019 pour une période de cinq ans, a affirmé que ses mesures étaient une "obligation juridique" pour sauver le pays.
Les partis politiques ayant rejeté ces mesures ne seront pas représentés dans le prochain parlement, puisqu'ils avaient boycotté ces élections, les considérant comme "illégales".