Le groupement de la fonction publique relevant de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) a recommandé, jeudi, au bureau exécutif de la centrale syndicale, de décider une grève générale dans la fonction publique.
C'est ce qui ressort d'un communiqué publié par la centrale syndicale, "recommandant de décréter une grève générale pour protester contre le report de l’application de l’accord du 6 février 2021", a rapporté l'agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).
Mercredi, le groupement de la fonction publique a annoncé au terme de sa réunion, "l’organisation des mouvements de protestation sectorielle dans la fonction publique jusqu’à la place de la Kasbah".
Ils revendiquent "l'application de l’accord du 6 février 2021 selon les termes mentionnés dans l’accord du 14 septembre 2022 et signé par le gouvernement actuel et la centrale syndicale, rejetant en ce sens, tout nouveau report de l’application de cet accord", selon la TAP.
Dans son communiqué relayé par l'agence de presse tunisienne, "le groupement de la fonction publique a appelé le gouvernement à annuler immédiatement les deux circulaires 20 et 21 qui sont en infraction avec le droit de négociation entre la partie syndicale et le gouvernement".
L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a déjà annoncé qu'elle "présentera, en collaboration avec les composantes de la société civile, une initiative pour sauver le pays de l'effondrement, à l'écart de toute tension politique."
Le Secrétaire général de l'UGTT (la principale centrale syndicale), Noureddine Taboubi, a souligné que le pays "souffre essentiellement de quatre problèmes, qui sont d'ordre juridique, constitutionnel, économique et social'.
La centrale syndicale a aussi appelé, à plusieurs reprises, le gouvernement à un dialogue "sérieux" pour trouver des solutions à la crise que traverse la Tunisie.
La Tunisie traverse une crise économique et financière, exacerbée par les répercussions de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine, en plus de l'instabilité politique que connaît le pays depuis que le président Kaïs Saïed a entrepris d'imposer des mesures d'exception le 25 juillet 2021.
Certaines forces politiques tunisiennes considèrent les mesures d'exception imposées par Saïed comme une "consécration du pouvoir individuel absolu", tandis que d'autres forces y voient une "correction du cours de la révolution de 2011" qui avait renversé le régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Quant à Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, il affirme que ses mesures sont "à la fois légales et nécessaires" pour sauver l'État tunisien d'un "effondrement total."